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Réforme territoriale : les raisons de la colère de Bernadette Chirac

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Bernadette Chirac conteste le projet de redécoupage électoral prévu par la majorité, dans le cadre de la réforme territoriale, qui envisage de réduire le nombre de cantons corréziens de 37 à 19. La réforme des modes de scrutin, votée en mai, implique, en effet, un redécoupage des cantons dont le nombre devrait être divisé par deux. Dans ces grands cantons, les électeurs devront, au moyen d’un seul bulletin, désigner non plus un élu, mais deux, un homme et une femme.

Après avoir reçu l’avis des conseils généraux, le gouvernement transmettra ses projets de décrets au Conseil d’État avant de les publier en mars 2014. Les premières élections départementales, qui succèdent aux cantonales, se tiendront en 2015. Il faudra au minimum 13 cantons dans les départements comptant plus de 150 000 habitants et 17 s’ils en comptent plus de 500 000.

Pourquoi redécouper ?

Ce redécoupage a été rendu nécessaire par la loi réformant en profondeur le mode de scrutin. Un scrutin binominal majoritaire paritaire à deux tours pour les élections des conseillers départementaux a, en effet, été voté le 17 mai dernier. Il faudra au minimum 13 cantons dans les départements comptant plus de 150 000 habitants et 17 s’ils en comptent plus de 500 000.

Chaque candidat aux cantonales devra constituer un binôme avec un candidat du sexe opposé. En cas de victoire, les deux élus remporteront les deux sièges dans le canton. Une fois élus, les deux conseillers départementaux – le terme de conseillers généraux disparaît – ne seront pas tenu de voter de manière identique. Le nombre d’élus n’ayant pas changé, il fallait bien diviser par deux le nombre de cantons. Chaque canton sera donc désormais représenté par deux élus de la même couleur politique.

L’UMP craint le redécoupage

Le redécoupage revenant au ministère de l’Intérieur, l’opposition accuse le gouvernement de se servir de cette réforme pour en tirer profit électoralement. « La délimitation des nouvelles circonscriptions cantonales se fera essentiellement sur des bases démographiques », a souligné le ministère, pour ôter tout soupçon, mais cela ne convainc pas. Selon Philippe Bas, vice-président UMP du conseil général de la Manche, «aucune garantie n’est prévue aujourd’hui pour assurer la neutralité politique du redécoupage».

Laurent Wauquiez, vice-président de l’UMP, a dénoncé « le charcutage électoral des cantons de France par Manuel Valls » et déclaré soutenir Bernadette Chirac. Selon lui, le ministre de l’Intérieur opère ce redécoupage « avec un mépris complet des élus de terrain, avec une lecture uniquement politicienne pour favoriser les petits amis ». « Ce qui est en train de se passer en Corrèze, se passe également dans le Cantal, en Lozère, Haute-Savoie, Savoie, Bas-Rhin. M. Valls, élu de la région parisienne, méprise foncièrement la ruralité et les territoires de montagne », a-t-il ajouté.

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