Site icon La Revue Internationale

Sigmar Gabriel, social-démocrate et vice-chancelier de Merkel III

blu-news.org_.jpgblu-news.org_.jpg

[image:1,l]

Plus jeune, on le traitait de « gros Gabi » et d’ « incapable ». Aujourd’hui sous le feu des projecteurs, Sigmar Gabriel a le droit à une pluie d’éloges dithyrambiques dans la presse: d’« Imperator Gabriel » dans le journal conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung à « super chef de parti, super ministre » dans l’autre quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

Cet ancien professeur de 54 ans est devenu l’un des hommes politiques les plus importants d’Allemagne. Le leader corpulent des sociaux-démocrates allemands va prochainement prendre ses fonctions de ministre de l’Economie et de l’énergie, ainsi que de vice-chancelier du nouveau gouvernement de « grande coalition » d’Angela Merkel.

Un père sympathisant nazi

Né en 1959 à Goslar, une ville de Basse-Saxe en Allemagne, d’un père fonctionnaire municipal, et d’une mère infirmière, Sigmar Gabriel n’a que trois ans lorsque ses parents divorcent. A l’âge de 18 ans, il apprend le passé nazi de son père dont il restera sans nouvelles pendant près de trente ans avant de renouer en 2005. En janvier 2013, le chef des sociaux démocrates décide de réveler ce lourd secret de famille dans une interview consacrée à l’hebdomadaire Die Zeit. Dans un pays où toute une génération réclame plus de transparence sur la position des familles pendant l’Allemagne nazie, ses aveux ont été salués par les médias et l’opinion.  

Leader du SPD

Maître de conférence puis professeur à la fédération des universités populaires de Basse-Saxe, Sigmar Gabriel rejoint en 1977 le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) dont il prendra la tête en 2009. Le plus vieux parti allemand est alors mal en point et dégringole dans les sondages. Avec un score bas aux élections européennes de 2009 et une défaite historique aux élections fédérales la même année, Sigmar Gabriel a du pain sur la planche. « Notre SPD est dans une situation catastrophique » déplore-t-il à l’époque. Bon orateur, il apporte un souffle nouveau sur le SPD en inculquant des valeurs progressistes au sein du parti. 

Rassembleur

Trois mois après les élections du 22 septembre, les adhérents du SPD ont finalement approuvé la coalition avec deux « partis-frères » l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU):  « Cela fait longtemps que je n’ai pas été aussi fier d’être social-démocrate », s’est  réjoui Sigmar Gabriel, qui a parcouru l’Allemagne pendant 15 jours pour rencontrer et convaincre les militants réticents de la nécessité des mesures sociales de la grande coalition.

De grands chantiers en perspective

En charge de l’Environnement et de la Sécurité nucléaire dans le premier gouvernement d’Angela Merkel (2005-2009), Sigmar Gabriel a annoncé lors d’une conférence de presse à Berlin qu’il serait chargé de s’occuper du chantier de la transition énergétique en Allemagne: « Nous devons réussir à faire avancer la transition énergétique, mais il faut aussi que (l’énergie) reste abordable et que l’acheminement soit assuré », a-t-il déclaré. Eviter les hausses de prix de l’energie pour les ménages et les entreprises, réduire l’émission des gaz à effet de serre : voici quelques-uns des principaux défis qui attendent le numéro deux du gouvernement.

Horizon 2017

Sigmar Gabriel sort renforcé de ce vote positif du SPD, si bien que certains le voient déjà affronter Angela Merkel en 2017. Un parcours impressionnant pour ce nouveau poids lourd de la politique allemande, à qui l’on ne prédestinait pas une telle carrière. 

Quitter la version mobile