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Soirée de gala contre le racisme organisée ce lundi 2 décembre

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François Morel, Abd Al Malik, Arielle Dombasle et Valérie Trierweiler, figureront parmi les quarante people invités, lundi 2 décembre,  à 19 heures, à la soirée de gala contre le racisme, intitulée « La Peste, disait-il », au théâtre du Rond-Point, à Paris. Profitant du 100e anniversaire de la naissance d’Albert Camus – qui avait notamment évoqué la montée de l’intolérance, dans son roman La Peste – la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, veut répondre aux attaques dont a été victime la garde des Sceaux, Christiane Taubira.

Réunir intellectuels, people et politiques lors d’un gala au théâtre du Rond Point, dans le très chic huitième arrondissement de Paris, ne risque pas, pour autant, de faire réellement du mal au Front national.

Véritable instrument de lutte contre le racisme ?

Interrogé dans Le Monde, Julien Drey, l’un des fondateurs de SOS Racisme, estime que : « La gauche n’est pas à la pointe du combat contre les discriminations ». Et s’il juge que la manifestation, organisée samedi 30 novembre en hommage au trentenaire de la Marche pour l’Egalité, par quatre associations – Licra, SOS Racisme, LDH et MRAP –, soutenues par les syndicats CFDT, Unef, et CGT, avec en tête de cortège, le premier secrétaire du PS Harlem Désir, est « respectable », elle reste « traditionnelle ». « Si, justement, on veut être à nouveau efficace, il ne faut pas s’enfermer dans les postures ou les incantations. Sinon on ne mobilise que des convaincus qui sont sympathiques mais qui ne suffisent pas », ajoute-t-il.

Selon la préfecture de police, seulement 3 900 personnes étaient présentes… Une participation décevante au regard de l’enjeu qu’elle symbolisait. Plusieurs associations de banlieue et de défense des immigrés ont expliqué leur absence par la dénonciation de l’instrumentalisation de l’antiracisme par la gauche de la Marche des l’Egalité.

A l’occasion du meeting organisé par le PS contre le racisme, le 27 novembre dernier, Delphine Batho, ancienne présidente de SOS Racisme, allait également dans ce sens, en affirmant que cette réunion n’allait pas « régler les problèmes ». « Lutter contre l’extrême droite, c’est aussi apporter des solutions et un espoir. Il y a aujourd’hui des doutes sur le cap économique qui est suivi. Il y a besoin d’avoir une vision ».

Aurélie Filippetti taxée de récupération politique

Organiser une soirée de gala, quelques semaines après les attaques répétées contre la ministre de la Justice – comparée plusieurs fois à une guenon – permet-il réellement d’aborder le problème du racisme sous toutes ses coutures ? Par sa personnification en Mme Christiane Taubira, ne risque-t-il pas d’éclipser un véritable mal de la société ?

Interrogée sur la soirée, dimanche 1er octobre, sur France 24, la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a indiqué qu’elle « n’irait pas », ne souhaitant pas « récupérer politiquement ce problème de société ». Aurélie Filippetti s’est défendue de toute récupération « politicienne » sur RTL, lundi matin, précisant qu’elle avait également invité des politiques de droite.

Même problématique soulevée lors du meeting du PS contre le racisme, le 27 novembre dernier. Le député UMP Lionnel Luca avait affirmé sur RFI que ce coup de gueule était antiproductif. « Si le PS veut aider le Front national, c’est exactement comme ça qu’il faut faire ».  « Tout le monde est bien d’accord pour condamner le racisme. De là à en faire une instrumentalisation politique, personne n’est dupe », a-t-il ajouté, faisant référence aux prochaines échéances électorales.

Jean-François Copé s’était également indigné, quelques semaines auparavant, d’une récupération politique du racisme, dénonçant un « écran de fumée » pour le PS.

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