A un mois et demi du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Sotchi, les appels au boycott se multiplient: pages Facebook et pétitions en ligne fleurissent sur Internet. Plusieurs dirigeants ont déjà fait savoir qu’ils ne se rendraient pas en Russie en février 2014, à l’instar de François Hollande et du président de la République allemande Joachim Gauck. Le point sur les personnalités qui ne feront pas le déplacement.
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Aussitôt libérées, les deux membres du groupe punk Pussy Riot, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, ont dénoncé un coup de communication de la part Vladimir Poutine pour soigner l’image de la Russie à quelques semaines des Jeux Olympiques de Sotchi. Une décision du Kremlin qui intervient quelques jours après la libération de l’opposant Mikhaïl Khodorkovski ainsi que celles des militants de Greenpeace. Simple hasard de calendrier? Les « punkettes » voient dans ces libérations une manoeuvre du gouvernement et appellent à boycotter les jeux d’hiver en Russie.
Sotchi: « Un événement politique qui vire au conflit »
Au mois de novembre, la troisième des membres Ekaterina Samoutsevitch – la seule membre du groupe à avoir été libérée de manière anticipée, en octobre 2012 – avait également appelé au boycott dans un pays qui ne respecte pas les droits de l’Homme : « Évidemment, je suis pour le boycott. Je pense que beaucoup de personnes vont le faire. Les circonstances de ces Jeux Olympiques me rappellent celles des Jeux de 1980 en URSS. Beaucoup de personnes s’en souviennent. L’évènement purement sportif est en train de se transformer en événement politique qui vire au conflit » avait déclaré la punkette.
Comme elle, d’autres personnalités ont appelé au boycott des JO après la promulgation en juin par Vladimir Poutine d’une loi punissant la «propagande pour les relations sexuelles non traditionnelles devant mineur» passible d’une amende de 125 euros pour un Russe et pouvant s’élever jusqu’à 2 300 euros pour les étrangers. Outre la stigmatisation des homosexuels, ce sont les mauvaises conditions de travail des immigrés sur les chantiers des JO qui sont décriées.
François Hollande absent des JO de Sotchi
François Hollande a récemment confirmé qu’il ne ferait pas le déplacement pour les jeux d’hiver qui débuteront le 7 février 2014. Sans donner beaucoup plus d’explications, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a simplement ajouté qu’il n’était « pas prévu que les plus grandes autorités françaises s’y rendent » avant de souhaiter « beaucoup de succès à ces Jeux ».
L’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit – qui a condamné la présence de Nicolas Sarkozy aux JO de Pékin en 2008 – entrevoit dans la position du gouvernement une petite amélioration: « C’est mieux que ça n’a été, c’est moins bien que ça pourrait être » a-t-il déclaré. En faveur du boycott, l’écologiste estime qu’il « faut signaler à Poutine que trop, c’est trop. Il y a une accumulation incroyable de problèmes en Russie avec l’Ukraine, le comportement du gouvernement russe contre l’opposition, contre la liberté d’expression, les droits des homosexuels » a-t-il déclaré dans une interview accordée à l’Express.
Boycott outre-Rhin
Outre-rhin, le président de la République allemande Joachim Gauck a été le premier dirigeant européen à annoncer qu’il ne se rendrait pas à Sotchi. L’ancien pasteur et militant des droits de l’Homme en ex-RDA dénonce « la violation répétée des droits de l’homme en Russie ».
Peu de temps après l’annonce de ce boycott, la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding, a également fait savoir sur son compte Twitter qu’elle ne serait pas de la partie : « Je n’irai certainement pas à Sotchi tant que les minorités seront traitées de la sorte par la législation russe actuelle », a-t-elle lancé dans un tweet.
I will certainly not go to Sotchi as long as minorities are treated the way they are under the current Russian legislation
— Viviane Reding (@VivianeRedingEU) 9 Décembre 2013
Un symbole fort outre-Atlantique
Si Barack Obama ni aucun autre dirigeant américain ne fera le déplacement aux JO de Sotchi, le président américain a symboliquement décidé d’envoyer dans la délégation officielle américaine Billie Jean King, une légende du tennis et militante pour les droits des homosexuels.