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Tetyana Chornovol, symbole de la répression des journalistes en Ukraine

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L’agression de la journaliste et militante anti-gouvernement Tetyana Chornovol, mercredi 25 décembre, met en lumière l’ampleur des attaques et intimidations dont sont chaque jour victimes les professionnels des médias et les militants anti-gouvernement en Ukraine.

Agressée au volant de sa voiture

La jeune femme – qui venait de publier sur son blog un article concernant une maison que serait en train de faire construire le ministre de l’Intérieur Vitaliy Zakharchenko – était au volant de sa voiture lorsque deux individus lui ont barré la route dans la banlieue de Kiev, avant de l’obliger à sortir du véhicule et de l’agresser brutalement. Placée en soins intensifs, la journaliste souffre multiples traumatismes, selon Ukraïnska Pravda, le journal pour lequel elle travaille.

Indignation de Yulia Tymoshenko

Cette agression a suscité la colère et l’indignation de nombreuses personnalités de l’opposition ukrainienne dont l’ancien Premier ministre emprisonnée Yulia Tymoshenko, qui s’est dit choquée par la « cruauté atroce » des agresseurs.

Une vidéo diffusée par Ukraïnska Pravda montre les agresseurs de la journaliste qui lui barrent la route :

La veille, un autre militant anti-gouvernement, Dmytro Pilipets, avait été agressé selon les médias et la police.

Série d’attaques

Selon le Syndicat des médias indépendants d’Ukraine, une cinquantaine de journalistes auraient été attaqués depuis quelques semaines. Déjà le 2 décembre dernier, Reporters sans frontières s’alarmait dans une lettre devant la multiplication des agressions dont font l’objet les journalistes lors des manifestations pro-européennes à Kiev.

Selon l’ONG, quarante-cinq journalistes ont été blessés lors des mouvements protestataires depuis le 29 novembre 2013 en Ukraine, pays classé à la 126e place sur 179 dans le classement mondial 2013 de la liberté de la presse de RSF. « La plupart de ces attaques étaient délibérées » souligne l’organisation.

« La récurrence des agressions de journalistes et leur gravité suggèrent une véritable volonté de répression de la liberté de l’information. Il est intolérable que les médias soient une fois de plus victimes des troubles socio-politiques qu’ils sont venus couvrir dans le cadre de leurs activités professionnelles »  a détaillé dans un communiqué Reporters sans frontières, exortant les autorités à sanctionner les responsables de ces attaques.

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