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Un an de Conseils européens, peu d’avancées

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La crise a eu raison de l’ambition européenne sur la scène extérieure

La crise économique et financière a frappé l’Europe avec une acuité telle que les Etats n’ont d’autre choix, depuis plusieurs années maintenant, que de se concentrer sur la réduction de leur déficit budgétaire. La délicate situation de leurs comptes publiques les a contraints à repousser certaines questions pourtant cruciales, comme celle de la politique commune de sécurité et de défense.

Cependant, l’Europe ne peut se permettre d’attendre plus longtemps si elle veut avoir les moyens de nourrir des ambitions sur la scène extérieure. La situation au Mali et en Centrafrique n’a rendu sa faiblesse que plus éclatante sur ce point. La France a dû s’engager seule sur le théâtre des opérations dans ces pays.

Un sujet absent des discussions depuis cinq ans

La question de la stratégie commune en matière de sécurité et de défense n’a pas été à l’ordre du jour des sommets européens depuis 2008. Pourtant, les situation de la dette publique des Etats en Europe rend indispensable la mutualisation des dépenses et des équipement militaires. Cette centralisation pourrait redonner à l’Europe les moyens de peser à l’extérieur et poursuivre son obectif de défense de la paix et des droits de l’Homme sans engendrer de surcoût massif. Car actuellement, il est indéniable que le pouvoir militaire de chacun des pays européen pris individuellement est extrèmement réduit. La solution collective s’impose.

La logique de cette option ne laisse pourtant en rien présager de son éventuelle réussite. Le risque est grand, en effet, dans un contexte économique difficile, de voir les Etats tenter de se replier et privilégier la solution la plus avantageuse à court terme. Mais si l’Europe continue à sacrifier les dépenses de défense, elle le paiera nécessairement à long terme.

Retour sur les derniers Conseils européens

Si les sujets évoqués lors des Conseils européens revêtent un caractère crucial, très souvent, les résultats sont loin des enjeux qu’ils représentent. Les deux derniers sommet ne font que confirmer cette réalité.

Octobre : Trois semaines après le drame de Lampedusa, la question de l’immigration clandestine a naturellement éclipsé les sujets devant initialement être traités (économie numérique, politique économique et sociale, union économique et monétaire). L’espionnage américain, dévoilé par l’ancien analyste de la NSA Edward Snowden, a aussi été évoqué. Les solutions sur ces questions se font toujours attendre.

Juin : Le sommet du mois de juin fut consacré au chômage des jeunes, et aux solutions globales pouvant être appliquées. Là aussi, l’enveloppe débloquée ne répond en rien à l’enjeu du sujet. 

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