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Angela Merkel a été reconduite mardi 17 décembre au poste de Chancelière, élue par le Bundestag – le Parlement allemand – pour la troisième fois consécutive.
Régalienne
Dimanche, elle annonçait la composition du nouveau gouvernement de coalition, provoquant la surprise en nommant, à la tête de l’armée allemande – la Bundeswehr – une femme, Ursula von der Leyen (CDU). Ministre de la Famille pendant huit ans pendant le premier gouvernement de Mme Merkel, puis ministre du travail et des affaires sociales, c’est la première fois en Allemagne qu’une femme occupe le poste régalien de ministre de la Défense.
Mais la popularité et le caractère bien trempé de cette mère de sept enfants semblent avoir conquis la chancelière, qui n’a pas hésité à propulser Ursula à la tête d’un budget de 33 milliards d’euros. Angela Merkel a d’ailleurs loué dimanche « son intérêt pour les questions internationales comme pour les politiques sociales », indiquant que sa mission serait « passionnante » et « faite de défis qu’elle relèvera avec succès ».
Mère et ministre de la Famille
À 55 ans, Ursula von der Leyen peut déjà compter sur un bagage international. Née en Belgique, la ministre a vécu en Grande-Bretagne et aux États-Unis, où elle est partie étudier dans la prestigieuse université Stanford. Parlant couramment français et anglais, cette fille d’un haut-fonctionnaire devenu ministre-président (CDU) dans l’État-région de Basse-Saxe, est mariée au professeur de médecine Heiko von der Leyen avec qui elle élève ses sept enfants.
Cette blonde bien coiffée, ancienne gynécologue, entretient le mythe de la femme allemande moderne qui ne souhaite pas sacrifier sa carrière pour ses enfants, tout en dénotant dans le paysage allemand où la natalité est au plus bas. Au ministère de la Famille, elle a d’ailleurs favorisé le mode de garde en crèche et permis aux pères de prendre un congé tout en percevant un salaire parental pendant les quatorze mois suivant la naissance de leur enfant.
Conviction
Ses positions sur la famille et sur l’égalité entre hommes et femmes n’ont pas toujours été bien perçues par son propre parti, la CDU. Celle qui voulait permettre aux femmes de concilier vie de famille et vie professionnelle n’a en effet pas hésité à s’associer à des députées de gauche pour imposer à la CDU d’instaurer un quota légal de femmes au sein des directions d’entreprises.
Si elle s’est parfois attiré les foudres de son parti, son fort tempérament et son goût pour les projecteurs lui ont permis de jouir d’une popularité grandissante auprès de la population, appréciée pour ses idées progressistes, en marge du conservatisme de l’aile droite de la CDU.
Au point que la presse allemande ne tarit pas d’éloges à son égard, et certains observateurs la voient déjà succéder à Angela Merkel en 2017. En attendant, Ursula devra d’abord assumer la responsabilité du ministère de la Défense, en développant notamment l’Europe de la défense et la professionnalisation des forces armées.