[image:1,l]
5054 hommes et 2099 femmes, sélectionnés en fonction de leur consommation quotidienne d’alcool, ont été suivis lors de cette étude conjointe menée par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’University College de Londres.
Déclin cognitif chez les gros buveurs
A trois reprises pendant 10 ans, ces cobayes ont été soumis à une batterie de tests de mémorisation, d’attention et de raisonnement.
« Notre étude est basée sur des personnes âgées en moyenne de 56 ans lors des premiers tests cognitifs, ce qui est relativement jeune par rapport aux études précédentes sur ce sujet. Elle suggère qu’une forte consommation d’alcool serait associée à un déclin cognitif plus rapide dans tous les domaines cognitifs étudiés », indique ainsi Séverine Sabia, de l’University College de Londres et rapporteur de l’étude.
Publiée dans la revue Neurobiology, cette étude montre bien que les hommes qui consomment plus de 36 grammes d’alcool par jour, soit l’équivalent de 3,5 verres, voient leurs capacité de mémorisation diminuées. Un syndrome qui se remarque par une faible capacité d’attention et de raisonnement.
Difficultés à établir le même constat chez les femmes
Chez les hommes qui ne consomment pas d’alcool, ou très peu, et chez ceux qui ont arrêté d’en consommer, aucune forme de diminution de la mémoire n’a en revanche été observée.
« Cette différence est selon les tests cognitifs, comprise entre 1,5 et 6 années supplémentaires de déclin cognitif. Par exemple, un gros buveur de 55 ans aurait un déclin de mémoire comparable à celui d’une personne de 61 ans », expliquent les scientifiques.
Si un tel constat n’a pas pu être établi chez les femmes, c’est en raison de la trop faible proportion de sujets consommant de telles doses d’alcool par jour. « Toutefois, un déclin plus rapide des fonctions exécutives est suggéré chez les femmes qui buvaient plus de 2 verres d’alcool », estiment cependant les chercheurs.