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Afrique: huit points chauds à surveiller en 2014

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Algérie – une présidentielle à haut risque

Les autorités algériennes ont échappé aux secousses des Printemps arabes qui ont fait chuter plusieurs dirigeants voisins. Mais cette année 2014 n’en n’est pas moins risquée pour le régime qu’a construit le président Abdelaziz Bouteflika depuis 14 ans qu’il est au pouvoir.

Cette année, les Algériens seront appelés aux urnes pour élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika. A 77 ans, le président algérien a une santé fragile. Cette année, il a été victime d’un accident cardio-vasculaire et de nombreux doutes ont plané sur ses chances de rester en vie.

Malgré tout, ce dernier a récemment affirmé qu’il pourrait se présenter à sa propre succession. En face de lui, personne ne semble représenter une opposition de taille. Mais les Algériens sont las et cette élection présidentielle ne se fera certainement pas sans polémiques.

Tunisie, Libye, Egypte – les révolutions arabes traînent en longueur

Les vagues de révolutions arabes qui se sont succédé depuis la fin de l’année 2010 ont permis aux populations de nombreux pays de sortir dans la rue pour exprimer leur colère, une colère qui s’est traduite par la chute des dirigeants. Quelques mois ou quelques années plus tard, force est de constater que des maux en ont remplacé d’autres.

Une révolution ne se fait pas en quelques jours et le retour à l’ordre constitutionnel et à l’unité nationale est douloureux. En Tunisie, le monde politique est plus que jamais divisé et les libéraux font face aux forces islamistes d’Ennahda. En Egypte, après un an de pouvoir des Frères musulmans, les libéraux sont parvenus, avec l’aide de l’armée, à faire tomber le président Mohamed Morsi. Quelques mois plus tard, l’armée règne de nouveau en maître. En Libye, pays souvent qualifié de bon élève du Printemps arabe, le territoire est plus que jamais divisé et les revendications sécessionnistes mettent à mal l’unité nationale. L’année 2014 s’annonce d’ores et déjà riche en rebondissements.

Mali – djihadistes et Touaregs au coeur de l’actualité

Le Mali s’apprête à célébrer une année d’opération Serval. Les Maliens ont désormais un président, un Parlement, pourtant au nord, les dangers sont toujours les mêmes. En effet, alors que la menace djihadiste n’a pas disparu – les groupes ayant eu le temps et les moyens de se reconstituer après avoir été mis en fuite – les rebelles Touaregs sont d’ores et déjà au cœur des troubles qui menacent l’unité nationale.

Les accords de Ouagadougou, signés le 18 juin 2013, étaient censés avoir mis fin à la rébellion sécessionniste et les hommes armés du Mouvement national de libération de l’Azawad, notamment, auraient dû être cantonnés tandis que l’administration de Bamako devait faire son retour à Kidal. Aujourd’hui, les rebelles touaregs font toujours autorité à Kidal, capitale historique de leur territoire et ne sont pas décidés à remettre en cause leurs revendications autonomistes.

Plus grave encore, les forces françaises sur place sont de plus en plus accusées par les Maliens du sud d’être trop complaisantes avec les Touaregs.

Nigeria – le nord islamiste menace le sud chrétien

Au nord du Nigeria, les islamistes de Boko Haram sévissent. Ils ont récemment fait parler d’eux en prenant en otage le père Georges Vandenbeusch, enlevé le 14 novembre dernier dans l’extrême nord du Cameroun.

Les islamistes de Boka Haram combattent aujourd’hui pour faire appliquer la charia dans tout le pays et particulièrement au nord, à majorité musulmane. Ses membres sont accusés de centaines d’attaques qui visent la plupart du temps la police, les églises et les bars.

Depuis plusieurs mois, l’armée nigériane a lancé une véritable offensive pour chasser ces djihadistes du territoire, une opération fructueuse puisque en août dernier, cette offensive a conduit à la mort du chef de la secte islamiste. Néanmoins, cette force rebelle a, par l’enlèvement du père Georges Vandenbeusch, montré qu’elle était encore active sur le terrain.

République centrafricaine – une année de conflits religieux

Quelques semaines après l’intervention de la France en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris, la situation à Bangui ou ailleurs dans le pays ne semble pas s’être améliorée. Les chrétiens, réunis en milices d’auto-défense, ont fait des musulmans la cible principale de la vengeance qu’ils nourrissent depuis un an de terreur menée par les rebelles de la Seleka.

Les combats meurtriers entre ces deux communautés se poursuivent et l’armée française peine à rétablir l’ordre. D’ici la fin de l’année, des élections devraient être organisées. Elles représentent l’espoir de la communauté internationale pour le bon rétablissement de l’ordre constitutionnel. Cependant, organiser des élections en République centrafricaine sera certainement plus délicat qu’au Mali.

Soudan du Sud

Constamment en proie aux conflits internes ou avec son voisin le Soudan, le Soudan du Sud est une fois de plus déchiré par des violences interethniques et politiques. A l’instar de la guerre civile entre le Soudan du Sud et son remuant voisin du Nord, les frictions à Juba résultent d’une opposition ethnique.

Salva Kiir Mayardit, président du Soudan du Sud, est un Dinka, l’une des plus importantes ethnies des peuples « nilotiques ». Son ancien vice-président et actuel opposant Riek Machar, lui, est un Nuer. Salva Kiir, qui a limogé son vice-président en juillet dernier, l’accuse d’avoir fomenté une tentative de coup d’état contre lui. Les combats ont déjà fait plusieurs milliers de morts dans le pays. 

République démocratique du Congo – le Kivu, toujours au coeur des préoccupations nationales

Au Nord-Est de la RDC, les rebelles du Mouvement du 23 mars ont rendu les armes. Le 12 décembre dernier, c’est par un accord de paix avec les autorités de Kinshasa que les membres de ce groupe ont signé pour la paix.

Dès le lendemain de la signature de ces accords, la région a été le théâtre d’un massacre perpétré par un nouveau groupe en provenance d’Ouganda. Au cours de ce massacre, au moins 21 personnes auraient été tuées. Ces personnes, dont de nombreuses femmes et enfants, auraient été tuées à l’arme blanche.

Si jusqu’à présent, seuls les rebelles du Mouvement du 23 Mars faisaient réellement parler d’eux dans la région, les rebelles de l’ADF-Nalu présents dans la région depuis plusieurs années pourraient bien devenir le nouveau fléau des autorités congolaises dans la région.

Afrique du Sud – gestion de l’après-Mandela

En Afrique du Sud, 2014 serai une année cruciale. Du décès de sa figure nationale Nelson Mandela à la méfiance que rencontre l’actuel président Jacob Zuma jusque dans son propre camp, la « Nation arc-en-ciel » a vécu une année 2013 riche en rebondissements. 2014 s’annonce également chargé, puisqu’auront lieu les élections présidentielles et législatives, en avril.

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