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Alexandre-Ferdinand Nguendet, l’homme qui se rêve sauveur de Bangui

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Quelques jours à peine après la démission du président Michel Djotodia, le conseil constitutionnel centrafricain a nommé Alexandre-Ferdinand Nguendet pour prendre la présidence par intérim jusqu’à la nomination d’un nouveau président par le Conseil national de transition (CNT).

Alexandre-Ferdinand Nguendet reste muet quant à ses projets

Mais alors que les membres du CNT sont actuellement réunis pour désigner le successeur de Michel Djotodia, les doutes persistent quant aux ambitions politiques du président par intérim. Se portera-t-il lui-même candidat à sa propre succession ? Il n’a pas officiellement répondu à cette question mais il semble que son silence soit néanmoins porteur de réponses.

Interrogé par RFI, Alexandre-Ferdinand Nguendet a tout fait pour éluder la réponse à cette question. « Aujourd’hui, en tant que chef de l’Etat intérimaire, l’urgence pour moi, c’est la sécurité à rétablir. L’urgence, pour moi, c’est la visite que j’ai effectuée sur certains sites, à nos compatriotes qui ont abandonné leur domicile et qui vivent dans des conditions inacceptables. L’urgence pour moi aujourd’hui, est de tout mettre en œuvre avec nos partenaires au développement, pour payer quelques mois de salaire, afin que nos compatriotes puissent reprendre le travail. Et l’urgence pour moi est de tout faire pour que les Centrafricains retrouvent une quiétude totale », a-t-il répondu à une question concernant ses projets.

« La priorité, c’est de savoir ce que je vais faire avec les compatriotes qui continuent à vivre dans des conditions inacceptables ? Qu’est-ce que je vais faire des compatriotes qui ne peuvent pas passer la nuit en toute sécurité ? Qu’est-ce que je vais faire des fonctionnaires qui ne sont pas payés depuis trois, quatre mois ? C’est pourquoi je profite de votre micro pour lancer un appel à une aide budgétaire exceptionnelle, pour permettre au gouvernement de transition de payer les salaires et les bourses des pensions », a-t-il encore répondu, alors que la première question était réitérée.

D’ambitieux projets

Une chose est sûre néanmoins, Alexandre-Ferdinand Nguendet, président pour une semaine minimum, est bien décidé à marquer son mandat et à tout faire pour agir sur le conflit en Centrafrique.

Nommé dimanche 12 janvier, il a immédiatement annoncé que son objectif principal serait de faire tomber la violence et les combats dans le pays et particulièrement à Bangui, la capitale, qui continue d’être le théâtre de violences confessionnelles meurtrières malgré la présence des forces françaises.

« D’ici une semaine, je vous promets qu’il n’y aura pas un seul coup de feu à Bangui », a ainsi déclaré le président par intérim alors qu’il était interrogé par RFI. « Le compatriote qui prendra le risque de poser des actes de vandalisme trouvera les forces de défense et de sécurité. Il y aura une réponse appropriée pour ceux qui ne veulent pas respecter le bien des compatriotes centrafricains », a encore annoncé le président.

Un proche de Michel Djotodia

Des ambitions et un projet pour sortir le pays de la crise et permettre le retour à l’ordre constitutionnel, notamment par la préparation des élections qui devront avoir lieu début 2015. Ces projets seront-ils ceux de celui qui prêtera serment samedi 18 janvier ?

Alexandre-Ferdinand Nguendet est originaire du nord-ouest de la Centrafrique, une région où vivent les Gbayas, l’ethnie du président déchu et dont le président par intérim est un proche.

C’est au Parlement que le président intérimaire commence sa carrière, alors qu’il est élu député du Vème arrondissement de Bangui sous la bannière du Rassemblement démocratique centrafricain.

En 2011, de nouveau candidat aux élections législatives, le député sortant ne parvient pas à convaincre et perd son siège au Parlement. Il ne s’agit alors selon ses proches que d’une vaste opération électorale dirigée par le président de l’époque François Bozizé contre son ennemi politique.

Début 2013, alors que la crise commence tout juste et que la rébellion de la Séléka a commencé à se faire connaître en semant la terreur dans tout le pays, Alexandre-Ferdinand Nguendet crée son propre parti politique, le Rassemblement pour la république (RPR) et devient ainsi un opposant officiel au président Bozizé.

En mars dernier, lorsque la rébellion de la Séléka a fait tomber le régime, Alexandre-Ferdinand Nguendet a été le premier à saluer l’arrivée au pouvoir de Michel Djotodia et à reconnaître les nouvelles autorités.

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