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Assurance chômage: rendez-vous capital autour de l’indemnisation

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Les négociations entre syndicats et patronat sur une nouvelle convention d’assurance chômage s’ouvrent ce vendredi 17 janvier. Cette nouvelle convention fixera, pour les deux ou trois prochaines années, les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Si les négociations s’annoncent d’ores et déjà particulièrement sensibles, les partenaires sociaux devront avoir en tête que la dette cumulée de l’Unedic (l’organisme qui gère l’assurance chômage) atteint les 22 milliards d’euros et que 39,7% des 5 millions de demandeurs d’emploi perçoivent une indemnité de l’assurance chômage.

Le chef de l’Etat a cependant souligné mardi 14 janvier que « ce n’est pas à un moment de chômage élevé qu’il faut réduire les droits des chômeurs ».

Vers une dégressivité des allocations ?

Le patron des patrons, Pierre Gattaz, a déjà expliqué ses souhaits : « Notre première condition, c’est qu’il n’y ait pas de hausse des cotisations salariales et patronales », a-t-il expliqué. « Tout sera sur la table ». Le patron de Radiall n’a pas voulu préciser si son organisation demanderait le retour de la dégressivité des allocations – promesse de sa campagne au printemps pour la présidence – mais selon lui, « la réforme doit inciter les chômeurs à reprendre un emploi ».

Jean-François Roubaud, président de la CGPME, semble du même avis : « On peut légitimement s’interroger pour savoir si l’incitation au retour à l’emploi ne doit pas être plus contraignante », a-t-il expliqué. Et de s’interroger : « Est-il normal qu’un salarié en CDD à qui l’on propose un CDI, choisisse de refuser pour s’inscrire à Pôle Emploi ? Est-ce normal que sur les 50 salariés d’une usine de l’ouest de la France à qui l’on a proposé un emploi dans les mêmes conditions à 80 km, un seul ait accepté, les autres préférant toucher les indemnités et s’inscrire, eux aussi, à Pôle Emploi ? »

Les syndicats s’opposent à toute baisse des allocations chômage

Mais les négociations ne seront pas de tout repos. Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a déjà prévenu que son syndicat s’opposera à toute « réduction » ou « dégressivité » des allocations chômage. « Au motif que l’Unedic est en déficit, certains voudraient réduire les allocations des demandeurs d’emploi ou instaurer une dégressivité » des indemnités, a-t-il lancé Laurent Berger dans une tribune dans L’Humanité Dimanche. « Pour la CFDT c’est hors de question ! Si l’Unedic est en déficit, c’est justement parce que le chômage est élevé. Les demandeurs d’emploi n’en sont pas responsables ».

La CGT propose, quant à elle, d’augmenter la durée maximale d’indemnisation de 24 à 30 mois et jusqu’à 60 mois (contre 36 actuellement) pour les plus de 50 ans et d’ouvrir les droits à l’assurance chômage après deux mois de travail.

Poursuite de la hausse du chômage en 2014

L’Unedic a confirmé, mardi 14 janvier, qu’elle prévoyait une « quasi-stabilisation » du chômage fin 2013. En 2014, 63 200 demandeurs d’emploi sans activité supplémentaires devraient encore venir s’ajouter aux listes de Pôle emploi. Fin novembre, 3,29 millions de chômeurs sans aucune activité étaient recensés, un chiffre proche du record. Une hausse de 17 800 chômeurs en catégorie A (sans aucune activité) avait alors quasiment effacé la baisse de 20.500 enregistrée en octobre.

« Compte tenu du redémarrage progressif de la croissance (+0,8% selon le Consensus des économistes de décembre 2013) et des effets attendus des politiques d’emploi, les pertes d’emploi seraient limitées en 2014 » mais se poursuivraient, estime ainsi l’Unedic. 

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