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Baisse des impôts: un mensonge qui dure depuis 40 ans…

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Depuis Valéry Giscard d’Estaing, la fiscalité française n’a globalement pas cessé d’augmenter. Hormis quelques exceptions notables sous le gouvernement de Lionel Jospin, ou d’autres plus difficiles à cerner durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

La CSG, l’attrape-tout de la République

Véritable symbole de l’écrasement fiscal progressif, la Contribution sociale généralisée (CSG) a augmenté sous chaque gouvernement, depuis sa création par Michel Rocard en 1990. Initialement fixée à un taux de 1,1 %, elle passe à 2,4 % en 1993 sous le gouvernement d’Edouard Balladur. Alain Juppé, Lionel Jospin l’augmentent à leur tour. Le ministre trotskyste la fait passer à 7,5 % (sur les salaires) en 1998 ! Quant à la CSG portant sur les revenus du patrimoine, elle a atteint les 8,2 % en 2005.

Depuis plus de vingt ans, la CSG est devenue un remède miracle un peu facile à actionner, et surtout la première source de rentrée d’argent pour l’État, devant l’impôt sur le revenu. Le gouvernement actuel n’est pas en reste, puisque Marisol Touraine a admis fin 2013 songer à l’éventualité de relever – encore – le taux de la CSG. Quand on a un impôt qui frappe pêle-mêle salaires, revenus du patrimoine, assurances-vie, gains aux jeux…, pourquoi l’abaisser ?

Jospin, l’homme qui a baissé l’impôt sur le revenu

Le ras-le-bol fiscal exprimé aujourd’hui par bon nombre de Français n’est pas conjoncturel. Il est un vase qui déborde, à la suite de décennies de réformes fiscales ratées. Valéry Giscard d’Estaing l’avait nettement augmenté. A sa décharge, les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 plongeaient l’économie dans un marasme inquiétant.

La seule baisse notable de l’impôt sur le revenu est due… à Lionel Jospin ! En réalité, elle est surtout la seule baisse à concerner les différentes tranches d’impôts à la fois : -3,5 % pour les revenus les plus faibles, -1,8 % pour les revenus moyens, -0,2 % pour les plus fortunés. Une baisse globale permise par l’embellie économique de la fin du millénaire.

De là à considérer Jospin comme le chouchou des bas salaires ? D’après Antoine Bozzio, directeur de l’Institut des politiques publiques, « Sous Jospin, il y a eu une baisse globale de l’imposition. En moyenne, les Français consacraient 46,3 % de leur revenu aux impôts en 2002, contre 47,7 % en 1997. Cette baisse a touché d’abord les bas salaires, via les réductions de charges à proximité du SMIC ». Un cache misère, mais néanmoins une baisse. C’est assez rare pour être souligné.

Les baisses pour les plus riches

La suite des années Chirac porte plus à confusion, avec une hausse des impôts pour les tranches d’impôts les plus faibles, mais un allègement fiscal pour les plus fortunés, en vue de relancer les investissements.

Malgré une boulimie de réformes fiscales marquée par quelques baisses (notamment la TVA dans la restauration), Nicolas Sarkozy a surtout œuvré pour les plus riches. Le relèvement du bouclier fiscal, la baisse de l’ISF, n’ont ainsi pas vraiment profité aux entrepreneurs.

Au moins, François Hollande ne sera pas le seul président impopulaire pour avoir augmenté les impôts. Après plus de 19 hausses de taxes en tous genres en 2013, l’année 2014 commence avec une petite annonce optimiste de baisse d’impôts…à laquelle personne ne croit ! L’Histoire se répète toujours…

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