Histoire chevaleresque
Avant la Deuxième Guerre mondiale, des réalisateurs internationaux ont tourné de nombreux films dédiés aux Bosniaques et leur façon de vivre. Parmi les plus connus : La Fée de la Nérétva et Chercheur d’or de Blagoj.
Récemment, des archivistes allemands ont découvert le long-métrage du très estimé réalisateur des années 30, J.A. Hübler-Kahle, intitulé Bosniaques- Le frère du sang, sorti en 1935. Il s’agit d’une histoire épique basée sur l’honneur, l’amour, l’amitié et la rivalité. Une amusante description de la société bosnienne de l’époque, avec ses lois non inscrites et traditionnelles.
Le film fut partiellement tourné à Mostar, Stolac et Sarajevo.
En Autriche l’oeuvre a été présentée comme une « Symphonie bosniaque » et est restée à l’affiche très longtemps car elle est interprétée par des acteurs populaires : Brigitte Harney, Carl Esmond et Attila Hörlinger.
Une pub très contemporaine
Le film a eu une publicité importante: son histoire a été fondée sur une « chronique yougoslave » qui a épaté les lecteurs allemands de l’époque. Les intéressés ont pu lire :« C’est un film sur les Européens qui vivent selon une moralité étonnante, qui leur est propre. Ils sacralisent l’amitié et l’amour et entretiennent des vieilles coutumes des temps passés, en liant l’esprit chevaleresque à la passion insolite et sombre de la superstition. Le kidnapping des femmes est l’expression d’une virilité confirmée. L’histoire se développe dans le cadre d’une vieille et triste mélodie, encore interprétée en Bosnie. Cet air ne s’oublie pas facilement et nous l’avons enregistré sur magnétophone, pour la première fois »!
Le film a été très bien reçu dans ces deux pays germaniques et aussi en Hongrie et en Tchéquie. Le public balkanique n’a jamais pu le voir et des cinéphiles bosniens n’auront pas l’occasion de le faire car l’oeuvre appartient à la Cinématographie et aux archives du Troisième Reich.