Site icon La Revue Internationale

Carte interactive: où se trouvent les réfugiés dans le monde depuis 1975?

carte-interactive-afghanistan-refugies.jpgcarte-interactive-afghanistan-refugies.jpg

[image:1,l]

Chaque jour, aux quatre coins du globe, 23 000 personnes sont contraintes de fuir leurs maisons par crainte de la mort ou de la persécution.

Beaucoup quittent leur pays sans rien, ou en ne prenant que ce qu’ils peuvent transporter. Beaucoup ne reviendront jamais. Traversant parfois océans et champs de mines, ils risquent leur vie et leur avenir. Quand ils franchissent les frontières internationales, ils deviennent des réfugiés.

Une carte enrichie de récits historiques

Une entreprise américaine, Hyperakt, a mis au point une carte interactive des migrations de réfugiés à travers le monde depuis 1975. Fondée sur les données de l’ONU, la carte, intitulée « The Refugee Project », est enrichie pour certains pays par des récits historiques des grandes crises de réfugiés des quatre dernières décennies, prises dans leurs contextes particuliers.

La carte permet de visualiser facilement le nombre de réfugiés par pays, les destinations privilégiées par ces migrants, et les événements à l’origine de leur exil, de 1975 à 2012. S’ils étaient près d’1,4 million en 1975, ils sont désormais près de 18 millions dans le monde à avoir fui leur pays.

En 2012, c’est l’Afghanistan qui compte le plus grand nombre de personnes ayant fui le pays, avec pas moins de 5 157 708 réfugiés disséminés sur tous les continents. Avec 14 réfugiés, la Finlande fait au contraire partie des pays ayant le moins de ressortissants réfugiés à létranger.

500 heures plus tard…

Selon le magazine américain Fastcoexist.com, qui a interrogé lun des créateurs, le projet est né lorsque les concepteurs de la firme Hyperakt ont mis la main sur une multitude de données concernant les mouvements de réfugiés, au cours d’une visite au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), à Genève.

« Nous avons été stupéfaits de voir cette quantité de données et la manière avec laquelle ils les utilisaient, qui n’était pas aussi convaincante qu’elle pourrait l’être », explique Deroy Peraza, directeur de la création chez Hyperakt. Pas moins de cinq cents heures ont été nécessaires à l’élaboration de ce projet.

Un impact sur la réalité des pays

Sur la carte interactive, des cercles autour de chaque pays se dilatent ou se contractent lorsque les flux de réfugiés augmentent ou diminuent au cours du temps. Des lignes en « rayons » symbolisent le parcours des réfugiés vers les pays où ils ont obtenu l’asile. Le projet va également plus loin, indiquant à côté de la carte le nombre de réfugiés en pourcentage de la population et les pays qui sont, chaque année, les plus concernés par les départs de réfugiés.

« Il y a des petits pays qui, à un certain moment de l’Histoire, ont vu des départs très nombreux de leur population »indique Deroy Peraza. Mais l’on a parfois eu tendance à oublier l’histoire de ces petits pays dont le nombre de réfugiés, en volume, n’est pas aussi grand que celui d’autres pays. « Cela a pourtant eu un impact énorme sur la réalité de ces petits pays », explique-t-il.

Un projet destiné à évoluer

Le projet, qui présente plusieurs explications historiques liées à ces mouvements de population, devrait être enrichi dans les semaines et les mois qui viennent. « Nous aimerions écrire quelques rapports et témoignages de réfugiés pour ajouter un visage plus humain à ce projet », ajoute M. Peraza. « Pour le moment, il est vraiment destiné à être une sorte d’atlas » des flux de réfugiés dans le monde.

L’équipe à l’origine du projet espère également ajouter des données concernant l’asile dans les pays choisis par les réfugiés. « Nous voyons [ce projet] comme la pointe d’un iceberg de données », explique le directeur de la création. « Il y a encore beaucoup de choses que nous aimerions ajouter ».

200 réfugiés Français : qui sont-ils ?

Selon les données fournies par la carte, 200 Français auraient le statut de réfugiés à l’étranger – ils ont pour la plupart trouvé l’asile aux États-Unis, au Canada et en Allemagne. Mais qui sont ces Français réfugiés à l’étranger ? Dans un article publié par Slate en juillet 2013, qui s’appuyait sur les données de l’UNHCR – qui faisait alors état de 100 citoyens français ayant obtenu l’asile hors de nos frontières –, aucun de ces réfugiés n’a été persécuté « du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques » dans l’Hexagone.

Selon William Spindler, porte-parole de l’Agence des Nations unies pour les Réfugiés, il s’agit essentiellement d’enfants : « leur statut de réfugié français vient très souvent d’histoires un peu compliquées », écrit Slate, qui prend l’exemple d’un couple congolais qui, persécuté dans son pays, demande le statut de réfugiés en France où il est accueilli.

« Imaginons que durant ce séjour, ce couple a un enfant qui obtient la nationalité française. Imaginons encore que, pour une raison quelconque, cette famille ne soit plus la bienvenue en France et soit expulsée au Congo. S’il arrive une nouvelle mésaventure à cette famille dans leur pays d’origine, une nouvelle persécution, ils peuvent demander à devenir réfugiés, par exemple aux États-Unis. Là-bas, si les parents regagnent le statut de réfugiés congolais, leur enfant ayant la nationalité française aura donc le statut de réfugié… français ».

Quitter la version mobile