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De 67 à 63 ans: Merkel suit le SPD sur l’âge des retraites

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Crédit photo: 360b / Shutterstock.com

Présenté mercredi 29 janvier en Conseil des ministres à Berlin, le dossier épineux de la réforme des retraites, l’un des chevaux de bataille du Parti social-démocrate (SPD), doit être voté en mai et devenir effectif à partir du 1er juillet 2014. Andrea Nahles, la ministre du Travail, sociale-démocrate, a eu à peine six semaines pour mettre au point cette réforme qui prévoit de baisser l’âge légal de départ à la retraite.

Concessions

La chancelière Angela Merkel (CDU) et le SPD avaient trouvé un accord en décembre dernier pour former une grande coalition gouvernementale. C’est dans le cadre de cette coalition que la chancelière allemande a concédé ce changement de régime des retraites.

Un changement d’autant plus symbolique pour le SPD qui avait toujours en travers de la gorge son échec aux élections de 2009. Le parti social-démocrate, qui avait accepté de porter l’âge de la retraite de 65 à 67 ans au sein de la coalition qu’il formait alors, s’était en effet attiré les foudres des syndicats.

Taux plein

Désormais, pour les salariés ayant cotisé au moins quarante-cinq ans, ce projet de loi prévoit qu’ils pourront donc s’arrêter de travailler à 63 ans au lieu de 65 ans aujourd’hui, et qu’ils bénéficieront d’une retraite à taux plein. Il concerne donc les personnes ayant commencé à travailler à l’âge de 18 ans.

Le projet prévoit ensuite de relever chaque année l’âge auquel un salarié pourra arrêter de travailler après avoir cotisé pendant quarante-cinq ans : l’âge du départ à la retraite sera alors porté à 65 ans en 2029 – contrairement aux 67 ans prévus par la loi de 2007. Jusqu’ici, un salarié ne pouvait prendre sa retraite à taux plein qu’à partir de 65 ans et trois mois, et l’âge devait être chaque année retardé pour atteindre 67 ans en 2029.

La coalition, qui bénéficie d’une majorité écrasante au Parlement allemand – le Bundestag – devrait faire adopter cette réforme sans grande difficulté.

Une aide pour les femmes

L’âge du départ à la retraite n’est pas la seule concession faite dans cette réforme. Celle-ci prévoit en effet d’aider les femmes ayant eu un enfant avant 1992. Elles pourront désormais bénéficier d’une majoration de deux années de cotisations supplémentaires au lieu d’une seule auparavant.

Un « coup de pouce » demandé par la CDU et la CSU bavaroise, pour ne pas faire profiter cette réforme qu’aux hommes, qui font des carrières généralement plus longues que les femmes.

Des hausses de cotisations

Mais toutes ces dispositions ont un coût : la première phase de financement de la réforme des retraites devrait coûter 1,9 milliard d’euros en 2015 puis 3,1 milliards en 2030. Les excédents des caisses de retraite devraient financer cette réforme au moins jusqu’en 2018 et concerner, dans un premier temps, environ 200 000 personnes, selon le ministre des affaires sociales.

L’aide pour les mères de famille, qui toucheront entre 26 et 28 euros par mois, devrait quant à elle coûter 6,7 milliards d’euros en 2015 avant que cette somme ne diminue dans les années qui suivent.

Si les syndicats ont pour la plupart salué ces réformes, les coûts de ces mesures, qui impliqueront une hausse des cotisations – alors qu’une baisse était prévue en 2014 – ne sont pas au goût de tout le monde. Certains journaux comme le Wirtschaftswoche, n’ont ainsi pas mâché leur colère en titrant : « la grande catastrophe de la retraite à 63 ans ».

Rappelons qu’en France, l’âge légal pour prendre sa retraite est fixé à 62 ans. La durée de cotisation est de 41 ans et trois trimestres, et doit être portée à 43 ans d’ici 2035. Pour ceux ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans, un décret rétablit le départ légal à 60 ans après avoir cotisé entre 41 et 41,5 ans.

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