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Discours sur l’état de l’Union: la dernière retraite de Barack Obama

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Le traditionnel discours annuel du Président au Congrès n’a guère surpris les commentateurs. Pour Bernard Zimmern, fondateur de la fondation iFRAP et de l’IRDEME, Barack Obama ne cesse de décider ce qui est bon pour les Américains à leur place. Article initialement publié sur le blog de l’IRDEME. 

[image:1,l] Barack Obama à Chicago le 11 janvier 2014 ( Crédit : maxhphoto / Shutterstock.com )

Par Bernard Zimmern – D’autres articles du même auteur sur Le Bulletin d’Amérique

Barack Obama n’avait pas grand-chose de positif à présenter pour son discours sur l’Etat de l’Union ce 28 janvier 2014 : pas de reprise sérieuse de l’emploi avec des créations d’entreprises en net repli d’environ un tiers sur le niveau d’avant crise (voir graphique en bas d’article), une création d’emplois dans les entreprises existantes en recul du fait du ciblage des riches au nom des inégalités ; et sa réforme-phare,Obamacare, en sérieux danger d’échouer en excluant de toute protection santé des millions d’Américains, sous prétexte de les protéger.

Tous les commentateurs, lui-même d’ailleurs le premier, avaient annoncé que pour masquer ses échecs, il allait se replier sur l’attaque favorite de la gauche : les inégalités, les inégalités, les inégalités (dont nous savons que la soi-disant augmentation est une imposture).

Mais, sachant que la majorité de l’opinion n’a plus confiance dans les politiciens, et sans se préoccuper des dommages qu’il peut ainsi infliger à cette grande démocratie, le politicien l’a emporté sur l’homme d’État et il a, à de multiples reprises, insisté sur le fait qu’il imposerait sa vision de ce qui selon lui est bon pour l’Amérique, en court-circuitant le Congrès.

Il est assez sidérant de voir le chef de la première démocratie du monde, où le pouvoir prétend gouverner pour le peuple et par le peuple, si fière d’avoir vu sa Constitution résister à 230 ans d’histoire, et dont tous les historiens s’accordaient à dire que la force de cette Constitution se trouve dans ses « checks and balance » qui fait qu’aucun des trois pouvoirs ne peut exercer de dictature sur les autres, il est assez sidérant de voir son chef décréter qu’il deviendra le seul décideur.

Il est vrai que l’Amérique n’a pas choisi cette fois comme président un homme issu de ses élites traditionnelles mais quelqu’un qui a été formé par les « community organisers », cette frange progressiste radicale à laquelle appartient par exemple le mouvement « Occupy Wall Street », ou qui a formé le nouveau maire de New-York, Di Blazio.

L’Amérique a été à de multiples reprises soumise à de profondes épreuves, ne serait-ce que la Seconde Guerre mondiale, ou les incendies et les Black Panthers, ou, plus récemment, 9/11 et l’attaque d’Al Qaïda . Mais c’est la première fois que l’attaque vient de sa propre tête, de celui qui est le Commandant en chef et le garant du maintien de la Constitution. Il ne reste plus qu’à faire des vœux pour que, dans les élections à venir, le peuple américain soit assez lucide pour distinguer entre ceux qui lui veulent un futur et ceux dont la seule ambition est d’être ou de rester élus.

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