Site icon La Revue Internationale

Égalité homme-femme & Constitution tunisienne: les ONG râlent

[image:1,l]

C’est par 159 voix sur 169, que l’assemblée tunisienne a validé lundi 6 janvier l’article 20 du projet de Constitution assurant l’égalité entre les femmes et les hommes. En approuvant ce texte, qui stipule que « tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs » et qu’ils sont « égaux devant la loi sans discrimination aucune », la Tunisie est devenue le premier pays du monde arabo-musulman à inscrire dans sa constitution l’égalité entre hommes et femmes. 

Les ONG voulaient toutes les égalités

« Tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune », prévoit ainsi la Constitution qui devra être adoptée le 14 janvier prochain.

Dans un pays qui a toujours été en avance par rapport à ses voisins en termes de droit des femmes, les féministes tunisiennes se sont réjouies de ce qu’elles ont qualifié de « victoire ». « Nous voulions ajouter des précisions pour que (l’interdiction) de la discrimination concerne les sexes, la couleur de peau. Mais c’est très bien que l’égalité soit adoptée. C’était notre revendication et c’est notre victoire », a ainsi déclaré Ahlem Belhaj, ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes.

Cependant, les organisations non-gouvernementales qui ont observé le débat à l’Assemblée restent aujourd’hui perplexes. Human Rights Watch et Amnesty International ont notamment dénoncé une inscription biaisée de cette égalité. Pour ces associations de défense des droits de l’homme, aucune égalité des droits n’est valable si le terme « égalité » n’est lui-même pas inscrit dans le texte de la loi fondamentale.

La Tunisie a toujours été en avance

« La Constitution devrait préciser que les hommes et les femmes sont égaux et ont droit à la pleine égalité en droit et en fait », ont ainsi dénoncé ces organisations.

Ces associations auraient également souhaité plus d’avancées. En Tunisie, pays issu des révolutions arabes, ces ONG auraient souhaité que l’Assemblée constitutionnelle consacre « les principes d’égalité et de non-discrimination devant la loi » et les applique « à toute personne relevant de la juridiction nationale tunisienne, les citoyens comme les étrangers », notamment « pour des raisons de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre ».

Depuis 1956 et l’ère Bourguiba, la situation des femmes en Tunisie a toujours été relativement remarquable et le droit des femmes a toujours fait partie de la culture tunisienne bien que les islamistes d’Ennahda, placés au pouvoir après la révolution de Jasmin, aient tenté, notamment par l’écriture de la nouvelle Constitution, de revenir sur ces acquis.

> Lu sur Slate Afrique

Quitter la version mobile