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Haute couture et prêt-à-porter: quelles différences?

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A l’occasion de la Fashion Week, Paris se transforme en capitale de la haute couture pour la présentation des collections Printemps-Eté 2014. Le temps des défilés, plusieurs lieux emblématiques de la Ville lumière comme le Grand Palais, l’atelier de Jean Paul Gaultier ou encore Le Palais de Tokyo, accueilleront les défilés des célèbres maisons de luxe, avant d’accueillir le prêt-à-porter au mois de mars prochain. Mais qu’est-ce qui caractérise la haute couture et le prêt-à-porter ?

Née en France à la fin du XIXe siècle, la haute couture est une appelation protégée par la loi. Elle est composée de maisons haute couture qui doivent répondre à plusieurs critères, notamment le « prix des vêtements, la façon dont ils sont réalisés: par des petites mains, ces coutières qui passent des heures à réaliser des vêtements sur mesure » explique Martine Leherpeur, fondatrice du bureau de conseil en stratégie et création éponyme.

Le prêt-à-porter et la standardisation des tailles

Le prêt-à-porter est au contraire composé de pièces qui n’ont pas été réalisées sur-mesure et qui seront produites en série: « Lorsqu’on parle de prêt à porter, c’est aux vêtements réalisés en séries, dont les tailles ont été standardisées  – 36, 38, 40, 42 – qu’on fait référence. Ces vêtements sont fabriqués en série, de façon industrielle », précise quant à elle Sylvie Fagegaltier, directrice de l’Esmod à Bordeaux.

« Les vêtements sont fabriqués dans des ateliers de couture. Généralement, le modèle est fait par moulage sur mannequin, alors qu’en industrie, il s’agit de coupe à plat. Ce sont des habits sur mesure adaptés à la taille de la personne qui va les acheter. Toutes les finitions sont réalisées à la main avec des tissus souvent exclusifs pour les maisons de couture. De grandes marques françaises telle que Chanel contribue au prestige de la France et de sa renommée en tant que capitale de la mode » poursuit-elle.

Qui sont les clientes ?

Etant donné le prix très élevé des pièces de luxe de la haute-couture, une question s’impose : ces robes sont-elles destinées à être exposées sous verre dans les musées, telles des oeuvres d’art, ou trouvent-elles réellement acheteur ? La clientèle des maisons vient essentiellement du Moyen-Orient: « des princesses arabes », mais aussi « des Chinois qui peuvent se le permettre, et des millionnaires Russes » énumère Martine Leherpeur.

Déclin économique de la haute couture

« Ces robes sont également portées lors de grands rendez-vous culturel, comme lors du Festival de Cannes » ajoute Sylvie Fagegaltier. Mais depuis 50 ans, la haute couture française semble fragilisée, en plein déclin économique: « Beaucoup de maisons ont disparu depuis un demi-siècle » souligne Martine Leherpeur avant d’ajouter:  « Nous sommes arrivés à un tel nivellement du luxe, qu’il y a eu une sorte de mort de la haute couture traditionnelle. Mais dans le même temps, nous assistons aujourd’hui à une demande d’exclusivité et de spécificité ».

Aujourd’hui, c’est essentiellement grâce aux ventes de parfums, des produits cosmétiques, et des accessoires que les maisons de luxe génèrent des revenus. « Pour certaines maisons, les ventes de vêtements de haute couture sont un plus qui ne va pas leur rapporter d’argent mais qui leur donne une image. Une maison comme Alexis Mabille vit bien de la haute couture, avec une clientèle qui leur achète des robes à 20 000 euros sans problème » explique Martine Leherpeur.

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