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Inégalités des richesses dans le monde: le fossé se creuse

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Alors que s’ouvre, du 22 au 25 janvier, la 44ème édition du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, un rapport de l’ONG Oxfam pointe du doigt l’aggravation des inégalités dans le monde, exhortant les dirigeants économiques à soutenir les politiques nécessaires pour inverser ces inégalités croissantes.

« Les inégalités extrêmes doivent être combattues »

« Les richesses du monde sont divisées en deux : près de la moitié est entre les mains des 1 % les plus riches, tandis que 99 % de la population mondiale se partagent l’autre moitié », indique le rapport publié lundi 20 janvier.

« Le Forum économique mondial a identifié ce déséquilibre comme un risque majeur pour les progrès humains. Les inégalités économiques extrêmes et la confiscation du pouvoir politique sont trop souvent interdépendantes. Si rien n’est fait, la mise à mal des institutions politiques se poursuivra et les États serviront principalement les intérêts des élites économiques, aux dépens des autres citoyens », déplore l’ONG.

« Les inégalités extrêmes ne sont pas une fatalité. Elles peuvent et doivent être combattues rapidement », exhorte-t-elle.

Les riches encore plus riches

L’ONG livre plusieurs chiffres parlants sur l’état de ces inégalités : la richesse des 1% les plus riches s’élève à 110 000 milliards de dollars, soit 65 fois la richesse totale de la moitié la moins riche de la population mondiale… Moitié qui possède l’équivalent de la richesse détenue par les 85 personnes les plus riches du monde.

Les 1% les plus riches ont par ailleurs augmenté leur part de revenu dans 24 des 26 pays pour lesquels l’ONG dispose des données entre 1980 et 2012. Aux États-Unis, les 1% les plus riches se sont accapparé les 95% de la croissance postérieure à la crise financière depuis 2009, tandis que les 90 % les moins riches se sont appauvris, note également le rapport.

Enfin, sept personnes sur dix vivent dans un pays où l’inégalité économique a augmenté au cours des 30 dernières années.

Trop de lois en faveur des élites ?

L’ONG, qui a mené une étude dans six pays – Espagne, Brésil, Inde, Afrique du Sud, Royaume-Uni et États-Unis – révèle qu’une majorité de la population pense que les lois sont biaisées en faveur des riches.

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En Espagne, par exemple, 8 personnes interrogées sur 10 étaient d’accord avec cette affirmation. D’après un autre sondage effectué auprès de personnes à bas revenus aux États-Unis, 65% d’entre elles sont convaincues que le Congrès américain adopte des lois qui bénéficient surtout aux riches.

Oxfam, qui explique le creusement des inégalités par plusieurs facteurs, indique notamment que la confiscation du pouvoir politique par une élite est en partie responsable des situations d’inégalités économiques extrêmes. La dérèglementation financière, les systèmes fiscaux biaisés, l’évasion fiscale, les mesures d’austérité et les politiques défavorables aux femmes seraient également responsables de ces inégalités de richesses.

Les inégalités au menu de Davos

Le thème des inégalités de richesses sera au cœur du sommet de Davos. Dans son rapport « Global Risks 2014 » publié fin décembre, l’organisation internationale écrit notamment que « l’élargissement des écarts entre les citoyens les plus pauvres et les plus riches menace la stabilité sociale et politique ainsi que le développement économique ».

Le rapport ajoute que « l’échec des institutions financières a entraîné une crise financière qui a abouti à des crises de liquidité affectant plusieurs économies nationales. Cela a conduit à des niveaux de chômage plus élevés, a accentué la disparité des revenus, des tensions et des protestations politiques et sociales associées, notamment dans certains pays d’Europe et grands pays émergents ».

Oxfam émet ainsi plusieurs avis et recommandations à destination des participants au Forum économique de Davos. Elle les appelle notamment à « défendre un salaire minimum vital dans toutes les sociétés qu’ils contrôlent », à « ne pas contourner la fiscalité […] en tirant parti des paradis fiscaux », et à « encourager les Etats à […] financer une couverture universelle en matière de soins de santé, d’éducation et de protection sociale » afin de diminuer les inégalités.

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