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Israël, Arabie Saoudite… France: le retour de l’Iran sur la scène régionale fait des inquiets

21.01.2014 par La Rédaction

En appliquant l’accord sur le nucléaire signé en novembre dernier à Genève, l’Iran signe également son grand retour sur la scène internationale. Un retour qui ne plaît pas à certains pays, inquiets de la concurrence que représente la République islamique. L’Arabie Saoudite et Israël font front uni tandis, qu’à l’international, c’est la France qui montre les plus grands signes de méfiance à l’égard de l’Iran. Explications avec Thierry Coville, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques et spécialiste, de l’Iran.

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JOL Press : L’Iran a commencé à appliquer l’accord signé en novembre sur le nucléaire. Est-ce la fin de l’isolement pour la République islamique ?
 

Thierry Coville : Je pense que l’Iran n’a jamais été totalement isolé du monde car il a entretenu des relations avec des pays comme la Chine et l’Inde, alors même que l’Occident lui tournait le dos.

Mais aujourd’hui, il est certain que cet accord marque une nouvelle étape des relations entre la République islamique et l’Occident. On ne peut pas dire que celles-ci soient au beau fixe, mais il y a une sensible amélioration.

JOL Press : Sur le plan régional, doit-on s’attendre à un retour de l’Iran comme acteur de premier plan ?
 

Thierry Coville : L’Iran a en fait toujours joué un rôle central au Moyen-Orient. L’Iran reste un pays qui une influence cruciale sur nombre de crises dans la région comme la crise syrienne ou les conflits en Afghanistan et en Irak.

Cependant, l’entrée en vigueur de cet accord sur le nucléaire a une conséquence non-négligeable puisqu’il permettra aux pays occidentaux d’intégrer l’Iran dans un certain nombre de questions politiques.

Jusqu’ici, l’Iran était tenue à l’écart de tout rôle politique, ce qui ne lui laissait d’autre choix que de jouer celui de perturbateur. Les choses seront sans doute amenées à changer désormais et les relations entre l’Iran et l’Occident pourraient devenir plus équilibrées.

JOL Press : Cependant, et malgré la signature de cet accord, certains pays, France en tête, restent méfiants vis-à-vis de l’Iran. Comment l’expliquez-vous ?
 

Thierry Coville : C’est une position politique qui est justement difficile à expliquer parfois. En France, il y a eu un véritable tournant lorsque Nicolas Sarkozy était président. Ce dernier a mené une véritable politique néo-conservatrice à l’égard de la République islamique et depuis, malgré le changement de président, cette politique n’a pas vraiment changé.

Il faut également considérer les relations que la France entretient avec les pays arabes dans la région. Sous Nicolas Sarkozy, la France avait de très bonnes relations avec le Qatar, François Hollande entretient aujourd’hui une relation privilégiée avec l’Arabie Saoudite, dont le grand rival est bien entendu l’Iran. Cette proximité peut donc conduire la France à se montrer plus ferme que nécessaire avec l’Iran. Il peut paraître normal que la France considère que ses intérêts économiques coïncident avec ceux de l’Arabie Saoudite. Avons-nous pour autant besoin d’afficher autant de proximité avec les Saoudiens ? Cette question se pose lorsque l’on constate le rôle sans doute déstabilisant que peut avoir l’Arabie Saoudite dans des pays comme l’Irak ou la Syrie.

JOL Press : Cette position française pourrait-elle changer si, par exemple, des entreprises françaises pouvaient désormais s’installer en Iran ?
 

Thierry Coville : Sans doute, mais cela voudrait dire que la diplomatie française est complètement liée aux intérêts économiques. Or une diplomatie équilibrée se doit d’être vraiment stratégique et c’est pour cela que j’estime que la France s’associe actuellement trop à l’Arabie Saoudite. Sur le plan stratégique et pour la stabilité de la région à terme, c’est un mauvais choix.

A cela il faut également ajouter que la France en développant ses relations avec l’Iran prendrait acte du fait qu’il est important de soutenir un pays, qui du fait de la modernisation en cours de sa société, apparaît plutôt à terme comme un véritable facteur de stabilité dans la région. Mais sur la question des relations avec l’Iran, il semble encore que la France veuille être plus royaliste que le roi. Cela ne veut pas dire que nous devions devenir des alliés bien entendu, mais pourquoi sommes-nous les plus radicaux face à l’Iran ?

Notre position qui consiste à dire que les autorités iraniennes ne sont pas les bienvenues à la conférence internationale de Genève 2 sur la Syrie est par exemple incompréhensible et révèle un véritable manque de pragmatisme.

JOL Press : Hormis l’Arabie Saoudite, quels sont les acteurs qui craignent le plus le retour en force de l’Iran dans la région ?
 

Thierry Coville : Israël et l’Arabie Saoudite sont véritablement les deux pays les plus inquiets face à cette évolution. C’est d’ailleurs une des rares fois où Israéliens et Saoudiens se retrouvent autour des mêmes objectifs.

Lors des négociations sur le nucléaire iranien, Israël ne voulait pas que les Iraniens aient le droit de poursuivre leur enrichissement d’uranium à des fins civiles, or ils ont obtenu cette autorisation, ce qui est inacceptable pour eux.

Cet accord marque un rapprochement de l’Iran et des Etats-Unis marque aussi un isolement croissant d’Israël dans la région.

JOL Press : Après plus de trente ans de silence diplomatique, doit-on alors s’attendre à une reprise des relations entre les Etats-Unis et l’Iran ?
 

Thierry Coville : Il faut être prudent sur cette question. Côté américain comme iranien, il y a encore beaucoup d’opposition à ce rapprochement.

Les conservateurs les plus radicaux en Iran voient d’un mauvais œil la politique du nouveau président Hassan Rohani tandis qu’aux Etats-Unis, certains membres du Congrès et sénateurs travaillent actuellement au vote d’une nouvelle sanction contre l’Iran.

Néanmoins, les discussions entre les deux pays ont été reprises, et c’est déjà un grand pas.

Propos recueillis par Sybille de Larocque

La Rédaction


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