La plupart des historiens serbes ont refusé l’invitation à la conférence internationale consacrée à la Première guerre mondiale, qui aura lieu en juin prochain à l’Institut historique de Bosnie-Herzégovine. Ils estiment que ce rassemblement, soutenu par ceux qui ont perdu ce conflit planétaire, n’offre pas un encadrement objectif, et qu’il est très politisé par le livre de l’Australien professeur d’histoire à Cambridge Christopher Clark : « Les somnambules »/The Sleepwalkers 2012/, qui décrit Gavrilo Princip le membre de « Jeune Bosnie », comme un terroriste.
Ce chercheur accuse la Serbie d’avoir lancé le plus grand conflit mondial de l’époque. Mais Princip était originaire du village Obljaj, prés de Bosansko Grahovo, en Bosnie, et, ce qui est exact, accuse « Jeune Bosnie » d’être une organisation liée à « La Main noire » serbe qui fournissait des armes. Les Serbes ne viendront pas à cause de la présence du professeur et historien allemand Ulf Brunnbauer, spécialiste de l’Europe de l’Est, originaire de Regensbourg, coorganisateur de l’événement, selon les explications serbes.
Démanteler la thèse présentant Princip comme un simple terroriste
Ils déclinent des invitations à cause de l’absence de leurs collègues de République Serbe de Bosnie-Herzégovine et parce que la question de la réconciliation est peu posée actuellement, entre les Slaves du sud européen. Selon l’opinion serbe, les Français, d’abord impliqués dans la Commémoration, ont décidé de tout abandonner. Pourtant, nous avons la confirmation que l’ambassadeur Roland Gilles faisait partie du Comité d’organisation de l’événement. Deux historiens serbes : Nikola Samardzic et Belgradois Danilo Sarenac, de l’Institut d’histoire contemporaine, seront à Sarajevo.
Ce dernier, paraît-il, risque sa carrière, ce qu’il réfute complètement en déclarant avoir la liberté de choisir ses activités professionnelles. Il a déjà annoncé son sujet: la participation des soldats issus des minorités qui se sont battus en Serbie, entre 1914 et 1918. Il se prépare aussi à « démanteler la thèse présentant Princip comme un simple terroriste ». Le professeur belgradois utilisera comme il affirme : « des arguments de poids pour anéantir des hypothèses sans aucun sens et crédibilité »!