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Idées

L’Afrique au regard de la nouvelle géostratégie

06.01.2014 par Gaspard -Hubert Lonsi Koko
L’Afrique au regard de la nouvelle géostratégie

En ce début du troisième millénaire, le continent africain doit réfléchir sérieusement sur son rôle dans la nouvelle géostratégie qui est en train de s’articuler. En effet, une vision continentale permettra à l’Afrique de mieux appréhender les velléités internes et externes dont elle fait l’objet, de jouer à la perfection par rapport à l’attrait commercial et au besoin des ressources naturelles des partenaires extracontinentaux, d’enrayer les luttes civiles et armées qui ne cessent de la fragiliser au détriment des puissances étrangères.

De plus, de nos jours, plusieurs facteurs sont réunis pour que les Africains puissent faire bloc en vue de la multiplication des échanges intracontinentaux et du front commun par rapport au contexte international.

[image: 1, s]

Un taux de croissance exemplaire

Dans le site d’African Economic Outlook, on réalise que les perspectives économiques du continent pour les années 2013 et 2014 sont prometteuses. Effectivement, elles confirment tant la résilience de l’Afrique face aux chocs internes et externes, ainsi que son rôle comme pôle de croissance dans une économie mondiale atone. Ainsi la croissance continentale progressera-t-elle de 4,8 % en 2013 à 5,3 % en moyenne en 2014.

D’après les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), « les vents contraires [ayant soufflé] à l’échelle mondiale ont peu affecté [la croissance de l’Afrique subsaharienne] en 2013 et le rythme de celle-ci devrait s’accélérer en 2014 ». Son taux de croissance passerait de 5 % en 2013 à 6 % l’année prochaine. Mieux, le taux d’inflation annoncé reste en baisse pour la troisième année consécutive et passera en dessous de 6 % à la fin de 2014[1].

Selon quelques prévisions[2], dans un pays comme la République Démocratique du Congo, la croissance économique, laquelle était de 7,2 % en décembre 2013, atteindra le taux de 10 % en 2014, de 11,65 % en 2011, de 13,30 % en 2016, de 14,95 % en 2017, de 16,60 % en 2018 et de 18,25 % en 2019. En cinq années, le taux de croissance de ce pays connaîtra une évolution d’au moins 8,25 %.

La transformation économique et le développement durable

Dans une conférence organisée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) le 7 octobre 2013 à Paris, en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD), l’accent a été mis sur le nouveau paysage économique mondial et sur les perspectives économiques globales pour l’Afrique. Ainsi était-il question d’une reprise modérée pour les grandes économies développées, d’un ralentissement de la croissance moyenne dans les pays émergents, de la résurgence des craintes d’instabilité financière et l’incertitude sur les termes de commerce continental.

Comment la richesse des ressources naturelles du continent africain peut-elle contribuer à sa transformation économique, et servir à promouvoir le développement durable et inclusif ? Forcement par la création des emplois rémunérateurs pour des millions de personnes, le maintien du rythme d’une croissance davantage inclusive, une politique d’emploi durable et la création des richesses, la valorisation des ressources naturelles, ainsi que la diversification et la modernisation des secteurs prometteurs pour les emplois peu qualifiés.

La sécurisation et la pacification du continent

Dans son discours introductif au sommet de Biarritz, qui s’est tenu en novembre 1994 en France, le président François Mitterrand a rappelé[3] que « la corruption » et « la fuite des capitaux » encourageaient « l’accaparement des richesses [africaines] par une minorité »[4]. On retiendra du sommet de Biarritz la proposition d’une prise en charge des opérations militaires par les Africains. Ce sont donc les effets combinés de l’opération Noroît[5] et Turquoise[6], en particulier, ainsi que l’aggravation de l’insécurité en Afrique, en général, qui ont fait de Biarritz le sommet de la Sécurité et des interventions militaires.

S’étant appuyé sur la décision du sommet de l’OUA[7], qui s’est tenu à Dakar en 1992, de créer un mécanisme de prévention, de gestion et de règlement de conflits – laquelle était formellement adoptée au Sommet du Caire en juillet 1993 –, la France était prête à apporter son concours, technique ou logistique, mais il revenait aux Africains d’en définir les contours, les missions et les conditions d’emploi. Si François Mitterrand a eu le temps de mettre en place le dispositif RECAMP[8], outil indispensable pour la paix en Afrique, François Hollande appellerait l’Afrique, 19 ans plus tard, à prendre en charge sa sécurité.

Pour la France, les interventions au Mali comme en Centrafrique, lourdes financièrement, démontrent la nécessité que les Africains se dotent d’une capacité de défense commune. L’autonomie de ce continent dépend aussi, entre autres facteurs, de sa capacité à pouvoir sécuriser son territoire par ses propres moyens.

Une vision proprement africaine

À l’avenir, le devenir des peuples d’Afrique ne doit plus être envisagé que sous le seul prisme extracontinental. La résolution des problèmes africains doit être recherchée, avant tout, à travers le continent. Elle doit résulter, si possible, des comportements et des initiatives des peuples africains eux-mêmes, ainsi que de l’attitude de leurs dirigeants.

Ce n’est pas tant la méconnaissance du problème qui fait défaut. Il faudra surtout se pencher sur la refondation de l’État africain au regard de la mondialisation – l’objectif étant de rompre avec une continuité non officielle entre les périodes coloniale et postcoloniale. Le passé étant ce qu’il est, l’Afrique doit plus que jamais commencer par prendre conscience de ses capacités, de ce qui fait sa force pour mieux affronter les enjeux du XXIe siècle. Mais la seule solidité du malade ne suffira pas à relever les défis en cours, si les Africains ne parviennent guère à maîtriser les instruments des échanges interplanétaires.

Ainsi leur revient-il de penser et d’impulser d’autres politiques pouvant régir les rapports de l’Afrique avec elle-même, dans un premier temps, et avec les autres, dans un second temps. Le progrès de l’Afrique ne pourra être possible que dans un climat de tolérance mutuelle, de sécurité et de paix. Pour cette raison, il est impératif de combattre un mal dangereux qui ne cesse de miner les facteurs en mesure de dynamiser ce continent : c’est-à-dire les tentatives expansionnistes, ou séparatistes locales, selon le bon vouloir des puissances économiques étrangères.

Par ailleurs, il est un fait extrêmement important : tant que l’intelligentsia africaine restera complexée face aux puissances étrangères, elle ne parviendra pas à inverser les rapports de force. Tant que l’élite africaine ne cessera pas de multiplier des antichambres – généralement composées de roitelets n’ayant guère, en général, la notion de la chose publique –, la haute administration, la diplomatie, l’armée, les services douaniers seront sans arrêt en proie aux multiples dysfonctionnements et tout ce que cela comporte comme dilapidation des fonds publics, manque de vision dans la politique étrangère, incapacité de sécuriser les populations civiles, etc.

L’Afrique ne jouera sa vraie partition dans le contexte mondial que si elle commence par se respecter elle-même. Sa survie passera, entre autres, par l’innovation. Aux dires d’un certain François Mitterrand, « maintenant, il s’agit de rester fidèle à soi-même. Et pour rester fidèle à soi-même, il faut s’inventer tous les jours. »

 

Notes :
 


[1] In Le FMI prédit à l’Afrique sub-saharienne une croissance soutenue, Alain Faujas, Le Monde.fr, 31 octobre 2013.

[2] In Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Harmattan, Paris, novembre 2013.

[3] En présence des dinosaures comme Omar Bongo du Gabon, Gnassingbe Eyadema du Togo, le maréchal Mobutu Sese Seko du Zaïre et Téodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale.

[4] In Mitterrand l’Africain ?, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Les Éditions de l’Égrégore, Paris, 2007.

[5] Une opération militaire d’évacuation des ressortissants occidentaux menée à Kigali par l’armée française à partir du 4 octobre 1990.

[6] Une opération militaire organisée par la France au Rwanda, dirigée par le général Jean-Claude Lafourcade, pour mettre fin au génocide au Rwanda. L’une des conséquences de cette opération serait, quelques années plus tard, la déstabilisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo, notamment la région du Kivu.

[7] L’Organisation de l’unité africaine a été fondée le 25 mai 1963. Dissoute le 9 juillet 2002 par son dernier président, le Sud Africain Thabo Mbeki, elle a été remplacée par l’Union africaine.

[8] Après une quarantaine d’années d’interventions militaires françaises dans ce continent, celles-ci étaient passées de l’échelle néocoloniale, donc bilatérale, à une dimension multinationale dans la mesure où le dispositif RECAMP s’est au maximum européanisé

Gaspard -Hubert Lonsi Koko


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