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Les chrétiens sont de plus en plus persécutés : c’est ce qui ressort de l’Index mondial de persécution 2014 contre les chrétiens dans le monde établi par « Portes Ouvertes France », une association apolitique créée en 1976.
Les 50 pays les plus affectés
Partenaire d’Open Doors International, une des plus grandes organisations de soutien aux Chrétiens persécutés, l’association Portes Ouvertes France livre chaque année son classement des 50 pays les plus touchés par la persécution des chrétiens. Des équipes sont mobilisées dans 60 pays pour étudier la situation des chrétiens et évaluer le niveau de pression des pratiquants : « Nous étudions d’abord la constitution du pays, le fonctionnement de l’Eglise et sa relation avec l’Etat, la liberté de culte des chrétiens. Puis, nous regardons ensuite la liberté individuelle des individus et nous constatons les différents cas de persécution », explique ainsi Michel Varton, directeur de l’ONG Portes Ouvertes France.
Pour établir le classement, plusieurs centaines de chercheurs internes à l’ONG ainsi que des experts externe, sont mobilisés et chargés de remplir des questionnaires.
Le calvaire des chrétiens en Corée du Nord
Pour la douzième année consécutive, la Corée du Nord reste le pays plus risqué pour les chrétiens en 2014. « Il faut savoir qu’à la fin des années 40, avant que Kim Il-sung devienne chef de l’Etat, la Corée du Nord était très chrétienne, beaucoup plus que le sud de la péninsule. Pyongyang était même surnommée la Jérusalem de l’Orient » expliquait à JOL Press Michel Varton, en 2012. Dans ce pays le plus fermé au monde, il est difficile d’avoir des informations. Selon le témoignage de réfugiés nord-coréens, des chrétiens, membres des églises clandestines, auraient été arrêtés puis enfermés dans des camps, et certains même exécutés.
« Puis Kim Il-sung a interdit l’Eglise et les chrétiens ont dû fuir vers le sud. Aujourd’hui la religion est interdite. Il y a trois églises à Pyongyang, qui servent de vitrines au gouvernement, afin de montrer à ses visiteurs que la Corée du Nord respecte la liberté de culte. Mais personne ne peut rentrer dans ces lieux de cultes, mis à part les figurants, obligés de faire acte de présence quand le gouvernement en a besoin » expliquait encore Michel Varton.
Graves pressions contre les chrétiens dans le monde arabe
En seconde position du classement figure la Somalie, un pays où « être chrétien est une affaire de vie ou de mort » souligne l’association. Les chrétiens sont également pris pour cible en Afghanistan, en Arabie Saoudite, en Iran, au Yémen, en Libye ou encore au Qatar.
L’index rappelle également que dans plusieurs pays musulmans ayant connu le printemps arabe, les chrétiens continuent d’être victimes de graves pressions. C’est l’Egypte qui enregistre le nombre le plus élevé de violence contre les chrétiens : agressions, bâtiments chrétiens brûlés… l’association Portes ouvertes dénombre 167 actes violents de persécution avérés et plus de 492 tentatives de fermetures d’églises. En Syrie – passée de la 11e à la 3e place de l’index en un an – la situation est très fragile pour les Chrétiens, victimes de 1213 assassinats avérés.
Cette année, la République centrafricaine est entrée pour la première fois dans l’Index Mondial de Persécution, occupant la 16ème place du classement: une « conséquence directe des terribles violences qui ont suivi le coup d’Etat du mois de mars 2013, lors duquel une coalition de rebelles, la Séléka a chassé le président François Bozizé du pouvoir tout en s’en prenant aux chrétiens » détaille le rapport. Cela porte donc à 18 le nombre de pays africains – avec notamment la Somalie, le Soudan, l’Erythrée, la Libye, le Nigeria – présents dans le classement.
La Colombie à la 25e place
Seul pays d’Amérique latine à figurer dans le classement : la Colombie, où la liberté religieuse est pourtant officiellement garantie. Dans un pays ravagé par un conflit armé depuis un demi-siècle, les chrétiens constituent une menace pour les groupes paramillitaires, groupes révolutionnaires et cartels de drogue: « La Colombie est un cas particulier puisque les actes de persécution ne viennent pas de l’Etat. Ce sont les narcotrafiquants et les Farcs implantés qui les commettent. De nombreux pasteurs et prêtres sont assassinés » selon le directeur de l’ONG.