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Les cours en ligne à la fac: plus besoin d’aller en cours?

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L’université française se met à l’heure du numérique ! A l’instar de ce qui se pratique dans bon nombre d’établissements aux États-Unis (dont les prestigieux Stanford et Harvard), une plateforme propose, l’accès à des cours en ligne, dans des domaines divers et variés.

Depuis son ouverture, le site internet FUN compte plus de 100 000 inscrits, dont 14 000 pour les cours du CNAM, 8 000 pour l’université Paris X (Nanterre) ou encore 5000 pour les cours de Sciences Po.

L’enseignement pour tous, partout

Le système présente évidemment deux avantages, et non des moindres. La gratuité risque de faire chavirer certains indécis. Si les frais d’une faculté publique sont rarement un obstacle à un cursus d’études supérieures, celui des écoles ou universités privées peut constituer un véritable frein. N’importe qui possédant un accès à internet régulier peut ainsi s’instruire. Un progrès qui offre une démocratisation du savoir, en quelque sorte.

Un second argument risque d’enchanter les étudiants, des moins assidus à ceux qui doivent travailler en parallèle de leurs études : les MOOCs, par définition, ne nécessitent pas une présence physique de l’étudiant. Libre à ceux qui les suivent de rester chez eux, d’apprendre une matière dans le train ou d’écouter les digressions savoureuses de leur maître de conférences depuis un fauteuil club.

American business story

Comme souvent, la France se lance après avoir constaté un succès flagrant de l’autre côté de l’Atlantique. Déjà adoptés par les universités américaines les plus prestigieuses (Berkeley, Harvard, Stanford…), les MOOCs sont rendus accessibles via deux plateformes créées en 2012, Coursera et EdX. Elles revendiquent aujourd’hui un investissement de 43 et 60 millions de dollars, pour un total de 3 millions d’étudiants virtuels.

Une menace pour les cours présentiels ?

Le succès américain de ce système, conjugué au potentiel qu’il représente, place au cœur du débat l’utilité des cours présentiels. Les MOOCs sont bien entendu plus rentable qu’un cours magistral. Gratuits pour les étudiants, ils réduisent infiniment les frais pour l’administration : le budget alloué aux salaires des maîtres de conférences serait ainsi considérablement réduit.

Néanmoins, la sempiternelle – et fausse – opposition entre conservatisme et progrès refait surface.  

En dépit de maints avantages technico-pratico-financiers égrenés plus haut, un succès des MOOCs mettrait à mal une formation universitaire déjà largement dénigrée. Si les cours en ligne n’ont pas vocation à remplacer les magistraux, ils pourraient devenir une solution de facilité pour bon nombre d’étudiants. Et entraîner un faussement complet du rythme et des résultats scolaires.

Mais le monde de l’Education nationale n’en est pas encore là. D’ailleurs, les étudiants ne sont pas les premiers adeptes des MOOCs. Ils laissent cette place aux salariés, voire aux retraités. Qui plus est, qui dit cours en ligne ne sous-entend pas examens. Parce qu’un examen en ligne qui sanctionnerait une année d’étude n’est absolument pas à l’ordre du jour.

Finalement, malgré l’essor du « online », le cours traditionnel dans un amphithéâtre, à écouter ergoter son professeur, perché sur son estrade, est loin d’être obsolète. 

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