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Les requêtes déposées par la famille de Leonarda Dibrani rejetées

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Le rapporteur public du tribunal administratif de Besançon (Doubs) a prôné mardi 7 janvier le rejet des requêtes de la famille de Leonarda Dibrani visant à l’obtention d’un titre de séjour en France, trois mois après l’expulsion contestée de la collégienne kosovare. Le rapporteur public Jérôme Charret a conclu, en effet, que le préfet du Doubs n’avait « commis aucune erreur manifeste d’appréciation sur la situation des requérants » quand il a ordonné leur reconduite à la frontière.

« Le couple vivait renfermé sur lui-même et ne sortait que pour obtenir diverses aides », a expliqué le magistrat. « La volonté d’insertion professionnelle de M. Dibrani reste très, très, très relative et Mme Dibrani ne parle pas français ». La décision du tribunal sera rendue le 28 janvier et sera encore susceptible d’appel.

Menace de suicide

« Si Dieu existe, tout se passera bien. L’année dernière a été la plus difficile dans nos vies. J’espère que celle qui commence sera meilleure », confiait à l’AFP, lundi 6 janvier, Gemilja Dibrani depuis Kosovska Mitrovica, ville où la famille a été logée depuis son arrivée au Kosovo. « Nous avons fêté le nouvel an en pleurs. On n’a plus que trois paquets de riz et nous sommes obligés d’emprunter de la nourriture dans des épiceries. L’aide qu’on reçoit, c’est des haricots et la farine. Je ne peux pas nourrir les plus petits avec ».

« Bien sûr, nous suivrons les résultats du recours, affirme la jeune fille. Mais mon père, écœuré par tous les mensonges qu’on a dit sur lui, a perdu espoir », expliquait Leonarda au Figaro lundi. « Notre avocate nous dit qu’on peut gagner, mais que si on ne gagne pas, on peut plus rien faire…» Et la collégienne d’assurer «  solennellement à la France qu’elle n’aura plus qu’à envoyer des fleurs au Kosovo ». « C’est simple », conclut-elle. « On va tous se tuer.»

Leonarda n’était pas une élève assidue

Pour Me Yves Claisse, avocat du préfet du Doubs à l’origine du départ de la famille Dibrani, l’Etat français n’a pas expulsé une enfant véritablement scolarisée : « Il n’y a pas eu de réelle scolarisation des enfants. Entre la rentrée du 3 septembre et l’expulsion du 9 octobre 2013, Leonarda a manqué 21 demi-journées de cours », a-t-il expliqué. « C’est une succession d’éléments concernant la faiblesse de l’insertion sociale, familiale, professionnel et linguistique de la famille qui ont conduit au refus par le préfet de la délivrance d’un titre de séjour sur le territoire national. Cette famille n’a pas démontré une réelle volonté de s’intégrer ».

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