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Les Verts n’ont pas le culte du «chef»: quatre parcours symptomatiques

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Le 29 janvier 1984, lors de l’assemblée générale de Clichy-la-Garenne, les Verts-Parti Ecologiste et la Confédération Ecologiste fusionnent. Dès lors les Verts entrent dans le jeu politique : aux européennes de 1984, ils obtiennent 3,4 % des voix. De 1000 adhérents en 1984, les Verts obtiennent 6000 adhésions en 1989, avec un début de réel enracinement local. Après un passage à vide dû au changement de stratégie politique (plus de « ni droite-ni gauche » mais des alliances), et la perte de la moitié de ses adhérents, le parti est entré depuis 1995 dans une dynamique nouvelle. Aux élections européennes de 1999, avec 9,72% des suffrages, les Verts obtiennent 9 élus.

10 ans plus tard, le mouvement Europe Écologie est lancé pour les européennes de 2009, avec Jean-Paul Besset, Daniel Cohn-Bendit (coprésident du groupe Vert au parlement de l’Union européenne), Eva Joly, Cécile Duflot (Secrétaire nationale des Verts), José Bové, Yannick Jadot, Monica Frassoni (coprésidente du groupe Vert au parlement de l’Union européenne) et Antoine Waechter (Président du Mouvement écologiste indépendant). Les listes Europe Écologie obtiendront 16,28 % des voix au niveau national et 14 députés au parlement européen, autant que le PS. C’est le meilleur score national des Verts à ce jour. Retour sur cette histoire à travers quatre personnalités.

Antoine Waechter, candidat des Verts à l’élection présidentielle de 1988

Parcours : Antoine Waechter est l’un des quatre porte-parole nationaux des Verts dès leur fondation en 1984. Sa stratégie reposait sur la stricte autonomie et indépendance idéologique et électorale du mouvement. Candidat des Verts à la présidence de la République, en 1988, il n’obtint que 3,78 % des voix, mais devient député européen l’année suivante. À l’Assemblée générale de Lille en 1993, la motion qu’il soutient est mise en minorité et c’est Dominique Voynet qui devient la porte-parole la plus influente du mouvement. Il s’oppose aux alliances électorales que la motion opposée veut conclure dès le premier tour avec la gauche dans les élections au scrutin majoritaire. Il quitte donc les Verts en 1994 et fonde le Mouvement écologiste indépendant (MEI).

Citation : « L’écologie n’est pas le supplément d’âme d’une gauche à bout de souffle ni le marchepied d’une droite à court d’idées ».

Dominique Voynet, candidate aux élections présidentielles de 1995 et 2007

Parcours : Dominique Voynet fait partie, à Clichy en 1984, des fondateurs du parti Les Verts. Sous son impulsion, en 1993, les Verts décident de négocier des alliances électorales de premier tour, à gauche exclusivement, et renoncent à la stratégie du « ni droite ni gauche » d’Antoine Waechter. Candidate à la présidentielle de 1995, elle obtient 3,31 % des suffrages, mais grâce aux accords passés entre les Verts et le PS pour les élections législatives françaises de 1997, elle est élue députée de la 3e circonscription du Jura.

Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement de 1997 à 2001, puis secrétaire nationale des Verts, elle est à nouveau candidate à la présidentielle de 2007 et obtient 1,57 % des voix. Dominique Voynet est maire de Montreuil depuis le 22 mars 2008 mais elle a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne se présenterait pas pour un deuxième mandat.

Citation : « Je ne suis pas complètement certaine qu’il s’agisse d’une catastrophe écologique. Ce n’est pas la catastrophe écologique du siècle », avait-elle lancé en décembre 1999, après le naufrage de l’Erika.

Daniel Cohn-Bendit, député européen

Parcours : Célèbre pour sa participation active aux manifestations de mai 68, Daniel Cohn-Bendit ne rencontre la route des Verts qu’en juin 2009, lorsqu’il se présente aux élections européennes en France, au sein de la liste Europe Écologie. En Ile-de-France, il obtient 20,86 % des voix, ce qui place sa liste en seconde position, derrière l’UMP mais largement devant le Parti socialiste. Le 23 septembre 2012, il déclare après le « non » de EELV au traité européen qu’il « suspend son adhésion » au parti écologiste. Ce passage chez les Verts est bref mais aura écrit l’une des plus belles pages du parti.

Citation : « Je suis député européen, président des Verts européens, ça va très bien pour moi, merci », a-t-il déclaré après avoir refusé de se présenter à la présidentielle de 2007.

Noël Mamère, candidat à l’élection présidentielle de 2002

Parcours : En 1990, Noël Mamère crée avec Brice Lalonde Génération écologie (GE). En 1994, il quitte Génération écologie, à la suite du virage centriste de ce parti entamé sous l’impulsion de Brice Lalonde, et fonde Convergences écologie solidarité dont il devient le président. Cette même année, il est élu député européen sur la liste de Bernard Tapie, tête de liste « Énergie radicale » jugeant qu’il faut développer un véritable courant écologiste de gauche. Ce n’est qu’en 1998 qu’il adhère, avec l’ensemble de son mouvement, au parti écologiste Les Verts.

En 2002, après l’annonce du retrait d’Alain Lipietz et le refus de Dominique Voynet d’être à nouveau candidate, il se présente à la présidence de la République et obtient 5,25 % des voix, le meilleur score du parti pour des présidentielles. Le 25 septembre 2013, il annonce quitter EELV : « Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d’élus. J’ai l’impression d’un sur place qui nuit au rôle que nous pouvons jouer dans la société », explique-t-il dans un entretien au Monde. Depuis 1989, il est  maire de Bègles et depuis 1988 député de Gironde. Il annonce cependant qu’il ne sera plus député dès 2014.

Citation : « Les écologistes ne s’intéressent pas qu’au cul des oiseaux et à la chlorophylle ! »

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