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Manifestations, élections: une année à hauts risques en Thaïlande

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La Thaïlande connaîtra-t-elle des élections législatives anticipées le 2 février ? La commission électorale doit statuer sur cette question.

En cause, les enregistrements de 120 candidats, empêchés par des manifestants du mouvement des « chemises jaunes », dans des provinces du Sud, bouddhistes et conservatrices. L’enregistrement de ces candidats aux législatives pouvait être effectué, d’après la Constitution, jusqu’au mercredi 1er janvier. Le blocage des opposants remet donc en cause ces candidatures, et par extension le scrutin législatif anticipé.

En attendant le verdict de la commission, l’issue s’avère déjà compliquée. Soit la commission décide d’assouplir les règles constitutionnelles qui régissent les élections, permettant un enregistrement tardif des candidats. Soit, tout simplement, le scrutin ne peut avoir lieu.

Une opposition qui ne faiblit pas

Quoi qu’il en soit, le gouvernement n’est toujours pas au bout de ses peines. A l’appel du leader des antigouvernementaux, Suthep Thaugsuban, un blocus total de la capitale thaïlandaise est programmé pour le 13 janvier.

A Bangkok justement, l’armée épaulera la police si nécessaire, dans la répression des manifestations. Pour la première fois depuis 2010, elle pourra en effet intervenir, ainsi que l’a assuré l’actuelle chef du gouvernement, Yingluck Shinawatra.

Pourtant, les militaires eux-mêmes éprouvent des réticences à l’idée de devoir participer à ces interventions. En 2010, lors de la révolte des « chemises rouges » (de laquelle est issue le gouvernement actuel dirigé par Yingluck Shinawatra), les quelques 90 morts et 1900 blessés ont entâché la réputation de l’armée, qui avait participé aux violences répressives. Depuis, des militaires sont cités à comparaître dans les tribunaux thaïlandais.

La volonté d’apaisement du gouvernement

Dans cet échiquier politico-social complexe, la voix du souverain thaïlandais a tenté de calmer les esprits, à l’occasion des vœux de Nouvel an. Sa majesté le Roi Bhumidol Adulyadej a appelé son peuple à penser à l’intérêt du pays et aux valeurs nationales. Mais ce discours pacifique d’un souverain en quête désespérée d’union nationale dans son royaume ne peut masquer les crispations.

Yingluck Shinawatra a beau multiplier les appels au calme, à la paix interne et la solidarité nationale, les deux camps paraissent de plus en plus cristallisés sur leurs positions. A ce titre, le maintien – ou non – des législatives anticipées au début du mois de février s’impose en gageure de l’apaisement général, ou de l’embrasement des rues de Bangkok

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