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Où est passé l’argent que Dieudonné doit à l’Etat?

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Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, affirmait vendredi 3 janvier que « tous les services de l’Etat » devaient se mobiliser pour contraindre Dieudonné à payer les 65 290 euros d’amendes qu’il doit au Trésor public. Condamné à plusieurs reprises, notamment pour antisémitisme ou injure raciale, mais aussi quelques délits routiers, Dieudonné n’a pour l’instant acquitté le montant d’aucune amende. « Il a été condamné, il faut que la loi passe. Les services de l’Etat, qui savent ce qu’il en est, iront jusqu’au bout », avait lancé le ministre sur Europe 1.

Ses principales condamnations

2000 francs d’amende, en juin 2000 : après avoir traité Patrick Sébastien de « con » pour avoir chanté « casser du noir » en imitant Jean-Marie Le Pen

5 000 euros d’amende, en novembre 2007 : pour avoir comparé les « juifs » à des « négriers » dans un entretien au JDD en février 2004.

7 000 euros d’amende, en juillet 2008 : pour avoir parlé de « pornographie mémorielle », lors d’une conférence de presse à Alger en février 2005.

5 000 euros d’amende plus 10 000 euros de dommages et intérêts au profit de la Licra, en décembre 2010 : pour avoir qualifié la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme « d’officine israélienne » et « d’associations mafieuses qui organisent la censure » et « nient tous les concepts du racisme à part celui qui concerne les juifs ».

10 000 euros d’amende, en mars 2011 : pour « injures » à caractère raciste pour des propos tenus sur la scène du Zénith lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité » à l’historien révisionniste Robert Faurisson par une personne déguisée en déporté juif.

28 000 euros d’amende, en novembre 2013 : pour diffamation, injure et provocation à la haine raciale pour des propos et une chanson dans deux vidéos diffusées sur internet, « Shoah nanas ».

Insolvabilité organisée de façon frauduleuse ?

A la chancellerie, on explique que le Trésor public a en charge le recouvrement de ces amendes mais « se heurte à l’insolvabilité » de Dieudonné. Cette insolvabilité que le ministère de l’Intérieur estime potentiellement organisée de façon frauduleuse est passible de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. « Le simple citoyen qui ne paie pas une amende, on la lui réclame avec des majorations, donc personne ne doit être au-dessus des lois. Je sais combien je peux compter sur la garde des Sceaux pour mener ce combat », a estimé Manuel Valls.

Patrice Ollivier-Maurel, le procureur de Chartres, avait confié en février 2013 une enquête préliminaire au groupe d’intervention régional (GIR) et à la police judiciaire d’Orléans pour « blanchiment », « organisation d’insolvabilité » et « fraude fiscale ».Et ce mardi 7 janvier, les enquêteurs d’Orléans ont révélé que Dieudonné avait expédié plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009, dont 230 000 pour la seule année 2013. Affaire à suivre…

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