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Pacte de responsabilité ne rime pas (encore) avec popularité

Selon un sondage exclusif TILDER / LCI / OPINIONWAY pour la « Question de l’éco » du jeudi 30 janvier 2014.

 

Q1 : Etes-vous très satisfait, assez satisfait, assez mécontent ou très mécontent de la politique économique et sociale du gouvernement de Jean-Marc Ayrault ?

Sous total « SATISFAIT » : 17 % (-2 points par rapport à novembre 2013) Sous total « MECONTENT » : 82 % (+2 points par rapport à novembre 2013) NSP : 1 %

Q2 : Diriez-vous que la situation économique et sociale nationale comptera beaucoup, un peu, pas vraiment ou pas du tout dans votre choix lors des prochaines élections municipales ?

Sous total « COMPTERA » : 73 % Sous total « NE COMPTERA PAS » : 26 % NSP : 1 %

Analyse des résultats par Frédéric Latrobe, associé chez Tilder.

Q1 : …82% des Français se considèrent insatisfaits de la politique économique et sociale du gouvernement de Jean-Marc Ayrault (question barométrique : + 2% par rapport à novembre 2013)…

Le tournant économique annoncé par le Président de la République lors de ses vœux puis développé lors de sa dernière conférence de presse n’a ni convaincu, ni rassuré l’opinion. Le Pacte de responsabilité n’est donc pas encore un levier de confiance. Cela crée une double difficulté de communication pour François Hollande.

1ère difficulté : s’il a joué l’effet de surprise sur son virage social démocrate voire social libéral, le bénéfice d’image de cette annonce n’a pas fait long feu car aucun signe positif n’est venu illustrer et prendre le relais de ce nouveau discours économique. Au contraire, l’échec du pari sur l’inversion de la courbe du chômage et la reprise du récit médiatique quotidien des plans sociaux ont renvoyé les Français à leur défiance à l’égard du gouvernement.

2ème difficulté : c’est celle des hommes et de l’équipe gouvernementale. La communication politique, c’est un discours et des visages. Pour accompagner son nouveau discours économique, le Président ne doit-il pas changer les hommes, quand bien même ils n’auraient pas démérité, pour incarner la nouvelle ambition de sortie de crise ?

Q2 : …73% des Français jugent que la situation économique et sociale nationale aura une importance dans leur choix aux prochaines élections municipales… C’est l’annonce d’un vote sanction qui se dessine dans ce résultat, comme c’est souvent le cas pour le pouvoir en place lors d’élections intermédiaires.

Il faut le considérer néanmoins avec prudence, car cette tendance ne s’exprime pas avec une telle ampleur dans les sondages locaux où les candidats socialistes tirent encore leur épingle du jeu. Le principe est donc encore celui d’une totale schizophrénie dans l’électorat et c’est pourquoi le gouvernement a tout intérêt à continuer à parler d’enjeux locaux pour des élections locales, même s’il sait qu’il ne sera peut-être pas entendu. En tout cas, pour l’exécutif, cela démontre bien que tant que les signaux concrets de la sortie de crise ne seront pas perçus et valorisés, l’adhésion de la population ne sera pas au rendez-vous.

Résultats détaillés du sondage ici.

 

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