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Témoignage d’une électro-sensible: «Nous ne nous sentons pas écoutés»

24.01.2014 par La Rédaction
Témoignage d’une électro-sensible: «Nous ne nous sentons pas écoutés»

Céline, chef de projet dans le bâtiment, menait une vie normale jusqu’en 2008, date à laquelle elle découvre qu’elle est allergique aux ondes électromagnétiques. Fatiguée, souffrant d’une perte de concentration, de troubles du sommeil, palpitations cardiaques et de migraines, elle décide de troquer son appartement parisien pour une petite maison au fond d’une cour en banlieue pour échapper à la Wi-Fi et aux ondes des Smartphones de ses voisins. Alors qu’une proposition de loi écologiste pour mieux encadrer l’exposition aux ondes est en ce moment présentée à l’Assemblée, Céline, membre du collectif électrosensible, explique à JOL Press l’impact de sa maladie sur sa vie quotidienne.

[image:1,l]
JOL Press : Quand et comment avez-vous découvert que vous souffriez d’électro-sensibilité ?
 

Céline : Mes premiers symptômes sont apparus en 2008, lorsque j’ai déménagé dans mon nouvel appartement. J’ai commencé à souffrir de problèmes de concentration, puis d’intolérances alimentaires. J’ai décidé de consulter chez une généraliste pour ces intolérances que je n’arrivais plus à maîtriser. Très vite, une fatigue chronique s’est installée accompagnée d’une incapacité intellectuelle.

C’est lorsque j’ai parlé à mon médecin des vertiges dont je souffrais, qu’elle a pensé à un environnement électromagnétique et qu’elle m’a demandé de débrancher ma box Internet. Une fois la Wi-Fi désactivée, j’ai pu voir l’énorme différence: c’est à ce moment que j’ai commencé à me poser des questions sur l’impact nocif des ondes émises par les appareils, même si je n’avais pas trop envie d’y croire au début.

JOL Press : Quels changements votre electro-sensibilité ont-ils impliqué dans votre vie quotidienne ?
 

Céline : Il faut s’adapter et espérer que les autres s’adaptent… J’ai demandé à ce que la Wi-Fi soit désactivée au bureau. J’ai été contrainte de demander à mes collègues de débrancher les recherches Wi-Fi et Bluetooth sur leurs Smartphones. J’ai également demandé à mes voisins de se câbler pour je puisse dormir la nuit. J’ai aussi coupé mon portable. J’ai dû déménager dans une petite maison au fond d’une cour en banlieue parisienne, pour fuir les ondes électromagnétiques émises par les appareils de mes voisins… Au fur et à mesure, j’ai pu ainsi améliorer mon état de santé et réutiliser mon portable pour envoyer des textos.

JOL Press : Comment soigne-t-on cette maladie aujourd’hui ?
 

Céline : Malheureusement, il n’y a pas de médicaments précis pour soigner l’électro-sensibilité. Chacun essaie de se débrouiller comme il peut en changeant par exemple son alimentation, en éliminant les produits laitiers mais aussi le gluten. Je prends aussi des compléments alimentaires pour les vitamines, des plantes qui relaxent, des antihistaminiques pour étouffer les symptômes bien que cela fasse dormir.

JOL Press : Quels sont les symptômes de l’électro sensibilité ? Peut-on déclarer cette maladie du jour au lendemain?
 

Céline : On se sent fatigué, confronté à une perte de concentration, une perte de géolocalisation – je peux me perde dans un quartier où j’ai pourtant habité pendant 10 ans – plus fragile, avec un système nerveux en branle, des palpitations cardiaques, un mal à la tête constant… C’est usant.

Lorsqu’il y a un appareil qui vous dérange, vous avez envie de partir en courant. Face à une exposition aux ondes, la réaction peut-être immédiate ou survenir plus tard. Chacun réagit plus ou moins différemment: cela dépend de l’état nerveux dans lequel se trouve la personne. Comme n’importe quelle autre maladie, il y a des facteurs environnementaux et génétiques.

JOL Press: Etes-vous comprise par votre entourage ?
 

Céline : Les personnes de mon entourage m’ont toujours crue. Ce qui est difficile pour les proches, c’est de voir à quel point nous sommes dépendants au quotidien de notre maladie … Pour eux c’est quelque chose d’abstrait : c’est un ressenti, cela ne se mesure pas au niveau médical – avec des dosages sanguins par exemple -, ils sont donc obligés de nous croire sur parole.  Au bout d’un moment, la personne qui partage votre quotidien aura tendance à vous dire de prendre sur vous ou considèrera comme une hypocondriaque.

Parmi les personnes du corps médical que j’ai pu rencontrer, j’ai entendu tout et n’importe quoi. Je me suis fait traitée d’hyper-sensible dépressive. Quant à mon employeur, il n’a jamais remis en doute ce que je pouvais ressentir, mais il souhaite vivement que je me soigne rapidement.

JOL Press : Dans quels endroits vous est-il impossible de vous rendre, étant donné le risque d’exposition ?
 

Céline : Je ne m’interdis rien, mais j’en paye le prix. Bien sûr, je ne vais pas aller au cinéma un samedi soir dans une salle bondée pour voir un film qui vient de sortir. Je l’ai déjà fait, mais cela a gâché la projection et la nuit qui a suivi. Autre exemple: l’année dernière, je suis partie en Thaïlande, et pendant huit heures, je suis restée confinée dans un appareil avec la Wi-Fi. Je ne suis pas morte, mais c’est un très mauvais moment à passer.

JOL Press : Avez-vous déjà pensé  à vous réfugier dans ce qu’on appelle les « zones blanches » qui accueillent les personnes électro-sensibles ?
 

Céline : Cela m’a effectivement traversé l’esprit lorsque j’étais au pic de mon intolérance. Lorsqu’on se trouve dans une telle incapacité intellectuelle, qu’on ne dort pas, et qu’on ne peut plus travailler, l’idée de se réfugier dans une « zone blanche », avec d’autres électrosensibles, s’impose bien sûr.

JOL Press:  Avec le développement des nouvelles technologies, et le déploiement de la technologie 4G sur le territoire, la situation risque d’être de plus en plus compliquée pour les malades ?  
 

Céline : Effectivement, nous devons faire face au développement des antennes-relais, au passage à la 5G dans quelques années, au déploiement de la 3G et 4G dans les avions de l’Union européenne…Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise? J’essaie de ne pas y penser, de ne pas me projeter et de vivre au jour le jour sinon ça me déprime.

JOL Press: Une projet de loi pour limiter l’exposition aux ondes électromagnétiques a été présenté à l’assemblée jeudi 23 janvier. Y-a-t-il eu des progrès selon vous en la matière ?  
 

Céline : Je ne me sens pas entourée, mais je ne me sens pas trop seule non plus. Nous ne nous sentons pas écoutés et devons toujours nous justifier. Il y a une petite progression et cela m’encourage à témoigner. Mais tout cela est encore très lent. Il y a de plus en plus de personnes malades: nous sommes donc plus sollicités par les médias, ce qui signifie bien que c’est devenu un sujet d’actualité. Il faut être vigilant face aux discours de lobbys d’opérateurs mobile qui nient l’existence de cette maladie.

JOL Press: Aujourd’hui, que réclamez-vous?
 

Céline : Je réclame la reconnaissance de l’électro-sensibilité comme une vraie maladie, des recherches sur le mécanisme qui provoque ces troubles, pouvoir les soigner, mais aussi une meilleure législation de l’environnement électromagnétique en France sans oublier une meilleure information concernant les appareils utilisés.

La Rédaction


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