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Thaïlande: les chaînes de télévision militent avec les manifestants

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La crise thaïlandaise qui dure désormais depuis plusieurs semaines n’oppose pas que des « rouges » à des « jaunes », couleurs qu’ont adoptées les manifestants de chaque bord pour se reconnaître.

Bluesky, la marque des manifestants

Dans cette guerre que livrent les opposants à leur gouvernement dirigé par la Première ministre Yingluck Shinawatra, les médias ont une place privilégiée et les chaînes de télévision livrent également leur propre combat.

A chaque clan sa propre télévision et pour les manifestants, la référence audiovisuelle s’appelle Bluesky.

Cette chaîne, contrôlée par le parti démocrate est notamment dirigée par Suthep Thaugsuban, un ancien Premier ministre accusé de corruption et devenu leader de la manifestation.

Tous les jours, lors de chaque mobilisation, les journalistes de Bluesky parcourent les rangs des manifestants et diffusent en direct chaque manifestation et chaque discours.

Pas de télévision impartiale en Thaïlande

En Thaïlande, aucune chaîne de télévision ne semble désireuse de jouer la carte de l’impartialité dans ce conflit.

Le gouvernement a également ses propres canaux de diffusion et fonctionnent de la même manière : en sélectionnant l’information et en militisant le journalisme de ses salariés.

Ces médias partisans se font de nombreux ennemis dans les camps opposés et en décembre dernier, le siège de la chaîne gouvernementale PBS avait notamment été pris en otage par les opposants au gouvernement.

Une tradition manifestante ?

Ce n’est pas la première fois que la Thaïlande s’oppose autour des médias. Lors de la précédente révolte de 2008, des forces pro-gouvernementales, qui se retrouvent aujourd’hui dans les rangs de l’opposition, avaient essayé de détruire la chaîne de télévision ASTV, dirigée par des protestataires anti-gouvernementaux.

Le gouvernement décrète l’état d’urgence

Depuis près de trois mois, le gouvernement thaïlandais fait face à un mouvement de rue réclamant son départ. La Première ministre Yingluck Shinawatra est appelée à la démission mais derrière elle c’est également tout son entourage et notamment son frère en exil, Thaksin, accusé de dirigé en sous-main, qui est attaqué par les « jaunes ».

Depuis le 22 janvier, le gouvernement thaïlandais a décrété l’état d’urgence à Bangkok, la capitale, et des organisations devraient bientôt être organisées. Cependant, la commission électorale estime pour le moment que la situation dans le pays est trop fragile pour raisonnablement envisager un scrutin national.

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