Site icon La Revue Internationale

«Thumbprint»: l’opéra qui s’inspire d’un viol collectif au Pakistan

[image:1,l]

L’opéra « Thumbprint » s’inspire d’une histoire vraie. Présenté dans le cadre du « Prototypefestival» à New York, l’oeuvre s’appuie sur le parcours de Mukhtar Mai, jeune Pakistanaise victime d’un viol collectif en 2002.

Un opéra tiré d’une histoire vraie

Joué dans le sous-sol du Baruch Performing Arts à Manhattan, l’opéra de 90 minutes revient sur l’affaire de viol collectif il y a 12 ans, dans le petit village de Meerwala, au Pakistan. 

Les livrets sont extraits d’une série d’entrevues avec Mukhtar Mai, de son vrai nom Mukhtaran Bibi, qui a été condamnée par la jirga, la justice tribale, à un viol collectif pour réparer le crime commis par son frère de treize ans. Prénommé Shakkur, ce dernier avait été aperçu en compagnie d’une fille de la caste supérieure du village.

Un long combat

Sur une musique de Kamala Sankaram – mélange de musique occidentale et de variété orientale – l’opéra retrace le parcours de Mukhtar, dans une mise en scène simple et épurée. Première femme au Pakistan à avoir poursuivi ses violeurs en justice, elle s’était même rendue jusqu’à Islamabad pour expliquer l’affaire au président afin de faire emprisonner les violeurs.

Après un long combat, six hommes ont été condamnés à mort pour son viol. Mais cinq d’entre eux seront finalement acquittés et le principal coupable a vu sa peine réduite à la prison à vie, ce qu’aborde l’opéra new-yorkais. 

Elue femme de l’année en 2004

Elue femme de l’année aux États-Unis en 2004, Mukhtar Mai est aujourd’hui activiste politique, symbole de la lutte des droits des femmes au Pakistan. Persuadée que seule l’éducation permettra d’éviter d’autres drames de la sorte, elle a reversé les indemnités perçues à la suite de son procès dans des établissements scolaires.

Cette affaire a trouvé un nouvel écho l’année dernière, au moment du scandale du viol collectif en Inde:  « C’est une personne complètement illettrée, qui ne connaissait rien de ses droits et des lois de son pays. Et pourtant, elle a eu le courage de se battre » explique la compositeure indo-américaine Kamala Sankaram, qui campe le premier rôle dans la pièce. 

Quitter la version mobile