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La Tunisie est un pays de grands consommateurs d’alcool. Et cette caractéristique semble avoir été dopée par la révolution de Jasmin. C’est en tout cas ce que prouvent les chiffres de la production et de la consommation d’alcool, publiés par le journal Akher Khabar.
Plus d’un million de consommateurs réguliers
Puisque cette augmentation de la consommation de l’alcool en Tunisie ne peut certainement pas être imputée au gouvernement qui jusqu’à très récemment était islamiste, c’est sans doute la crise qui est responsable de cette hausse des chiffres. C’est en tout cas ce qu’estime le site Kapitalis.
Selon des chiffres publiés le 14 janvier dernier dans Akher Khabar, les Tunisiens consommeraient en moyenne 493 000 canettes et bouteilles de bière ainsi que 109 000 bouteilles de vin par jour, pour une population de dix millions d’habitants.
Cité par le journal, Mohamed Bechikh, président de la jeune Chambre des boissons alcoolisées, les Tunisiens seraient 1 700 000 à consommer de l’alcool régulièrement. Un chiffre qui semble augmenter dans la mesure où, depuis 2011, la production de vin a augmenté de 15%.
Vaste marché noir avec la Libye
Même constat pour la consommation de bière. Depuis 2010, année durant laquelle la révolution a débuté, la Tunisie aurait augmenté sa production de 10%, ce qui représente une production de 180 millions de bouteilles par an.
Ces chiffres inquiètent les autorités et dans un communiqué publié en avril 2013, le ministère de la Santé avait encouragé les Tunisiens à se méfier des boissons qu’ils consommaient. En effet, l’alcool de bois serait particulièrement fréquent en Tunisie et cette fermentation serait très nocive, voire mortelle pour les consommateurs.
Cependant, ces chiffres sont néanmoins à prendre avec prudence. En effet, la Tunisie et la Libye sont très liées par un marché de contrebande d’alcool et dans ce deuxième pays issu des révolutions arabes, il est aujourd’hui difficile d’estimer la hausse ou la baisse éventuelle de la consommation d’alcool.
La Tunisie, un modèle social à part
Contrairement à d’autres pays musulmans, la Tunisie a toujours entretenu une culture laïque. Lorsque les islamistes d’Ennahda ont pris le pouvoir, à la suite des premières élections organisées après les vagues de Printemps arabes, un vaste débat s’est développé dans la société tunisienne sur le rôle de la religion dans les institutions.
A cette époque, les islamistes du parti Ennahda avaient alors promis de respecter le modèle social tunisien, s’engageant notamment à ne pas obliger les femmes à porter le voile ou à ne pas interdire la consommation d’alcool.