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Tunisie: trois ans après la chute de Ben Ali, la grogne sociale reste vive

14.01.2014 par La Rédaction

Le 14 janvier 2011, après un mois de manifestations, les Tunisiens faisaient basculer le président Zine El-Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans. Trois ans après la révolution, la Tunisie s’est enfin penchée sur la rédaction d’une nouvelle Constitution, mais la colère reste encore palpable dans un pays où le chômage touche encore près de 16% de la population.

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Alors que l’Assemblée nationale constituante tunisienne s’apprête à adopter la nouvelle Constitution, la Tunisie célèbre le troisième anniversaire de la chute de Ben Ali.

Le 14 janvier 2011, au terme d’un mois de protestation et de soulèvements dans tout le pays, le président, au pouvoir depuis vingt-trois ans, finissait par quitter la Tunisie. La fuite du chef de l’État faisait suite à une pression sans précédent de la rue, qui scandait le slogan « Dégage ! » depuis l’immolation d’un jeune vendeur ambulant à Sidi Bouzid un mois plus tôt, événement déclencheur de la révolte.

Le chômage bat des records

Trois ans après, la grogne sociale est encore visible dans la société civile tunisienne. Début janvier, des jeunes chômeurs de la région de Gafsa, dans le centre de la Tunisie – d’où était parti le feu de la révolte en 2011 – ont pénétré dans un poste de police, incendiant certains de leurs équipements.

Ces jeunes Tunisiens, qui manifestaient parce qu’ils n’avaient pas été recrutés lors d’un concours pour travailler dans une société œuvrant dans le domaine de l’environnement, ont été durement dispersés par la police.

Une scène qui n’est pas nouvelle à Gafsa, où le chômage des jeunes bat des records, et qui a déjà été violemment touchée par des heurts entre jeunes et forces de l’ordre en 2008.

L’augmentation des taxes en ligne de mire

Toujours à Gafsa, des nouvelles manifestations ont éclaté le 7 janvier, suite à l’inscription de nouvelles taxes dans la loi de Finances pour l’année 2014, imposées aux camions et aux véhicules de transport. À Béja, Siliana et Kébili, d’autres villes du centre de la Tunisie, des agriculteurs et des travailleurs dans le secteur des transports de marchandises ont également manifesté la semaine dernière, exprimant leur refus d’une augmentation qu’ils considèrent exorbitante.

À Kasserine, dans le centre-ouest du pays, des affrontements avec la police ont aussi éclaté alors que des manifestants tentaient de détruire un bureau du parti islamiste Ennahdha, majoritaire à l’Assemblée. Une grève générale avait été décrétée le 8 janvier par les principaux syndicats régionaux, afin de protester contre l’augmentation de taxes et l’immobilisme gouvernemental concernant le chômage et la pauvreté.

La grogne sociale a également touché la capitale tunisienne. Le 10 et 11 janvier, des foules de manifestants se sont rassemblées devant le ministère des Finances à Tunis, quelques heures après la prise de fonction du nouveau Premier ministre tunisien, le technocrate Mehdi Jomaâ, qui doit former un nouveau gouvernement avant la fin du mois.

30% des jeunes diplômés tunisiens sont chômeurs

Malgré une petite baisse du chômage depuis trois ans – le taux de chômage atteignait presque 19% en 2011, et il est aujourd’hui à un peu moins de 16% selon les chiffres du troisième trimestre 2013 – le problème des jeunes diplômés chômeurs reste entier. La Tunisie, régulièrement déstabilisée par les conflits sociaux, fait en effet face à un taux de chômage de plus de 30% chez les jeunes diplômés.

Dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, Naoufel Jammali, ministre tunisien de la Formation professionnelle et de l’Emploi, précise que « de par la situation démographique de la Tunisie, le problème du chômage se pose avec beaucoup plus d’acuité pour les jeunes ». Le ministre pointe également le problème des jeunes détenteurs de diplômes d’enseignement supérieur et qui, paradoxalement, ont plus de chance d’être au chômage en Tunisie. 

« Cette situation nous a été imposée par un modèle économique basé sur des activités à très faible valeur ajoutée, qui ne requièrent pas un taux d’encadrement très élevé, et par une situation très difficile au sein de notre système éducatif. La quasi-totalité des diplômes octroyés n’ont en effet aucun rapport avec le marché de l’emploi », précise-t-il, assurant que le gouvernement travaille « d’arrache-pied » pour améliorer cette situation.

Les jeunes ne se reconnaissent plus dans les « cheveux blancs » qui les gouvernent

Le défi du nouveau gouvernement de Mehdi Jomâa sera d’autant plus grand qu’il devra prendre en compte ces millions de jeunes qui en plus de souffrir de l’instabilité économique, ne se reconnaissent plus dans les personnalités politiques qui les gouvernent.

Interrogée par JOL Press, Nadia Khiari, dessinatrice tunisienne plus connue sous le nom de Willis from Tunis, constate que les jeunes qu’elle rencontre « ont la rage ».

« Ils ne se reconnaissent pas dans les politiques. Ils disent : « qu’est-ce qu’ils peuvent comprendre de ma vie tous ces cheveux blancs ? Ils n’ont aucune idée de nos problèmes. Ils ne comprennent même pas notre langage ». Beaucoup n’ont même pas envie de voter s’il y a des élections parce qu’aucun candidat ne correspond à leurs attentes », explique-t-elle.

Certains Tunisiens regrettent « l’ère Ben Ali »

Trois ans après la chute de Zine El-Abidine Ben Ali, certains Tunisiens en viennent même à regretter l’ère de l’ancien président, qui avait pourtant dirigé d’une main de fer le pays. « En discutant dans la rue, chez l’épicier, dans les transports, le regret de Ben Ali revient très souvent », note la dessinatrice.

« Ça me rend dingue d’entendre ça. Les gens en sont arrivés à regretter la dictature. Ils parlent de sécurité parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité. Ils parlent de leur pouvoir d’achat, de la cherté de la vie, du chômage, de la misère. Il y a une psychose ambiante qui est alarmante ».

Dans certaines villes de Tunisie, les slogans « Vive Ben Ali ! » sont récemment apparus sur les murs de certains quartiers. A Sfax, un tag « 7 novembre… À bas Ennahdha ! » a même été inscrit sur un rond-point, en référence au coup d’État de Ben Ali, le 7 novembre 1987.

Une peur de l’avenir

Un sondage de l’institut 3C Etudes, publié le 6 janvier, révèle que 35,2% des Tunisiens regretteraient la chute de l’ancien régime, contre 56,7 % qui n’éprouvent aucun regret. Une tendance qui n’est donc pas majoritaire, mais révélatrice d’une certaine méfiance envers le pouvoir islamiste.

Plus qu’un regret de la personne même de l’ancien président, c’est donc plutôt une nostalgie de l’ancien régime et du « bénalisme ». Comme le souligne Vincent Geisser, chercheur au CNRS interrogé par France 24, « [les Tunisiens] expriment davantage une angoisse et une peur de l’avenir. La transition politique est porteuse d’instabilité. La Tunisie se trouve actuellement en pleine zone grise : l’ancien régime n’est plus mais le pays n’est pas encore une démocratie. Il y a beaucoup d’incertitudes et cela crée un climat anxiogène ».

La Rédaction


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