Site icon La Revue Internationale

Une femme enceinte en état de mort cérébrale maintenue en vie au Texas

[image:1,l]

Marlise Munoz, 33 ans, était enceinte de quatorze semaines lorsqu’elle a été victime d’une embolie pulmonaire, le 26 novembre dernier. C’est son mari, Erick Munoz, qui l’a trouvée étendue sur le sol de la cuisine, en arrêt respiratoire et cardiaque. Comme son épouse, Erick est secouriste: il pratique donc immédiatement les premiers soins avant d’appeler une ambulance. Mais une fois arrivés au centre hospitalier John Peter Smith de Fort Worth, au Texas, les médecins déclarent la jeune femme en état de mort cérébrale. Un mois et demi plus tard, Marlise Munoz, toujours placée en soins intensifs, se trouve en état végétatif. Les médecins refusent de la « débrancher », malgré les souhaits de sa famille et de ce que la jeune américaine avait exprimé quatre ans plus tôt.

Loi en vigueur au Texas

En 2010, alors que son frère meurt brutalement, Marlise Munoz avait fait savoir à son mari, que s’il lui arrivait quelque chose, elle refusait qu’un acharnement thérapeutique lui soit imposé. Comme onze autres Etats américains, la loi texane adoptée en 1989 stipule que nul ne peut « arrêter ou suspendre le traitement pour maintenir en vie une patiente enceinte ». Conformément à cette loi, l‘hôpital texan maintiendra la jeune Américaine en vie jusqu’à ce que le fœtus atteigne 24 à 28 semaines, avant de procéder à l’accouchement par césarienne. 

Découvrez la carte réalisée par le Huffington Post qui répertorie la législation en vigueur dans les 50 Etats américain, selon le Center for Women Policy Studies :

Alors que le fœtus a entamé sa vingtième semaine de développement, la famille de Marlise Munoz ne cesse de clamer son désaccord avec cette loi. Erick Munoz a récemment fait par de son inquiétude concernant les éventuelles séquelles du fœtus : « Ils ne savent pas pendant combien de temps le bébé a été privé d’oxygène et de nutriments. Je suis conscient des difficultés qui m’attendent peut-être », a-t-il déclaré à la chaîne américaine ABC . « Il ne s’agit pas d’être pro-avortement ou pro-vie. Il s’agit des volontés de notre fille qui ne sont pas respectées par l’Etat du Texas », explique quant à elle Lynne Machado, la mère de Marlise Munoz.

Une affaire qui divise

Cette affaire complexe, qui combine non seulement la question de l’avortement mais également celle de l’euthanasie, a suscité une vague de réactions outre-Atlantique, replaçant le débat entre les pro-life et les pro-choice au cœur de l’actualité. Alors que les anti-avortement brandissent l’argument de la « viabilité du fœtus », les pro-choice dénoncent eux un acharnement thérapeutique. Pour eux, le corps de Marlise Munoz est devenu un simple « incubateur ».

Une pétition en ligne contre la loi texane

Comme le révèle France 24, la NARAL – une association qui milite pour le droit à l’avortement – a mis en ligne une pétition  pour que les internautes s’opposent à la loi texane en vigueur, amendée en 1999, sous George W. Bush, alors gouverneur du Texas. Sur Facebook, un groupe a également été crée en guise de soutien à Marlise Munoz.

Quitter la version mobile