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Claude Bartolone: parcours politique d’un éternel insatisfait

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Parmi les noms qui circulent pour prendre la place de Jean-Marc Ayrault à Matignon, celui de Claude Bartolone est régulièrement cité. Lui-même se considère dans « la short-liste » des prétendants au poste de Premier ministre non par « ambition » mais « par reconnaissance » de son travail au perchoir, a-t-il confié dans un entretien au figaro.fr. Mais qui se cache derrière cette figure longtemps ignorée du socialisme français, devenu le 4e personnage de l’Etat en juin 2012 ?

Une carrière politique

Fils d’ouvrier agricole immigré italien, né à Tunis en 1951, Claude Bartolone est arrivé avec sa famille en France en 1960, au Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis. A 23 ans, il devient membre du Parti socialiste après la défaite de François Mitterrand à l’élection présidentielle et, cinq ans plus tard, il est élu pour la première fois comme conseiller général de la Seine-Saint-Denis pour le canton des Lilas, comprenant les communes des Lilas et du Pré-Saint-Gervais.

Dans le privé, Claude Bartolone est cadre commercial de l’industrie pharmaceutique mais en 1981 il est élu député de la Seine-Saint-Denis. Depuis, il est réélu, sans discontinuer et pour la dernière fois le 17 juin 2012. Ministre de la Ville de 1998 à 2002, sous le gouvernement Jospin, il est élu au premier tour président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, en 2008. La consécration arrivera en juin 2012, quand il deviendra le nouveau président de l’Assemblée nationale.

Laurent Fabius, son mentor

Claude Bartolone et Laurent Fabius se sont croisés pour la première fois à la veille des législatives de 1978. En 1986, quand Lionel Jospin demande aux membres du conseil national de décider qui, de lui ou de Laurent Fabius, mènera la campagne des élections législatives, les deux hommes se rapprochent jusqu’à sceller une véritable alliance. Pendant toutes ces années, le Marco Polo, le restaurant italien du frère de Claude Bartolone, René, deviendra le quartier général des  fabiusiens certains de travailler au destin d’un grand homme d’Etat.

Après le congrès de Reims en novembre 2008 et l’élection de Martine Aubry à la tête du PS, Laurent Fabius reproche à Claude Bartolone de n’avoir pas assez défendu ses intérêts. Meurtri, l’élu de Seine-Saint-Denis décide de prendre son indépendance et de gravir, seul, les échelons du pouvoir.

La Seine-Saint-Denis, tremplin vers Paris ?

Le vrai atout de Claude Bartolone, c’est son ancrage local. Il a en effet a largement contribué en trente ans de vie politique à faire basculer la Seine-Saint-Denis, historique bastion communiste, dans l’escarcelle des socialistes. C’est fort de cette légitimité qu’il espère pouvoir incarner le candidat idéal à la présidence de la métropole du Grand Paris. « Croyez-moi, je vais m’intéresser au Grand Paris », explique-t-il. « C’est la porte d’accès à la France dans le cadre de la mondialisation. » Mais avant cela, il doit se faire élire au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) sur la liste du PS pour les municipales,  poste qu’il a occupé de 1995 à 1998.

Si Claude Bartolone n’a jamais démenti être aussi intéressé par Matignon, certains lui reprochent une certaine boulimie. « Ce n’est pas une boulimie. C’est un choix collectif et un choix individuel », se défend-il. « Je ne suis pas là pour dire ‘je veux Matignon’, ‘je veux le Grand Paris’. Pour le moment je suis fier d’être reconnu comme un bon président de l’Assemblée nationale et par la gauche et par une partie de la droite ».

Premier ministrable…

Depuis les révélations du journal l’Opinion sur son éventuelle nomination à Matignon, Claude Bartolone n’a pas cherché à démentir. « Je prends cela comme une reconnaissance plus que comme l’expression d’une ambition », a-t-il déclaré au Figaro, précisant qu’ « on ne fait pas campagne pour être premier ministre, c’est le choix du seul président de la République ».

Interrogé par Europe 1 sur sa possible nomination à Matignon, Gilles Carrez, président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, a préféré ne pas trop y croire : « Il se trouve que la fenêtre de mon bureau donne sur l’hôtel de Lassay (résidence du président de l’Assemblée, ndlr) et j’observe qu’il y a des réceptions pratiquement tous les jours. Donc s’il devient Premier ministre, il faudra lui mettre en face de lui un ministre des Finances qui verrouille les comptes. Parce que l’heure est aux économies, on ne peut plus continuer de dépenser plus que ce que l’on gagne ». A suivre…

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