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Costa Rica, Salvador… la gauche pourrait s’étendre en Amérique

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L’Amérique centrale sera concentrée sur deux élections présidentielles, dimanche 2 février. Les électeurs du Costa Rica et du Salvador seront appelés à choisir leurs présidents respectifs à l’occasion du premier tour de ces scrutins qui prédisent déjà une victoire de la gauche.

Jose Maria Villalta, jeune écologiste de 36 ans

Au Costa Rica, le candidat de gauche pourrait bien créer la surprise, dans un pays habitué à confier son pouvoir aux conservateurs ou aux libéraux. Les observateurs parlent alors d’une situation inédite et à l’occasion du premier tour de ce scrutin, c’est un jeune candidat, issu de la gauche écologiste, qui pourrait bien ravir la magistrature suprême au candidat de la droite actuellement au pouvoir.

A 36 ans, Jose Maria Villalta concurrence de près dans les sondages le maire de San José, la capitale, Johnny Araya.

Avocat de formation, Jose Maria Villaltamène fait campagne sous la bannière du Frente Amplio, parti pour lequel il a été élu député au Parlement. Il est d’ailleurs le seul représentant de cette formation à l’Assemblée.

Après avoir grandi au Pérou, Jose Maria Villalta a fait toutes ses études au Costa Rica tout en occupant plusieurs fonctions au sein de diverses organisations étudiantes. Durant ces années, il se fait remarquer pour ses actions militantes contre les réformes libérales que veut mener le gouvernement.

Après ses études, qu’il achève en 2002, il se fait connaître en animant une émission de télévision consacrée à l’écologie avant d’entrer en politique et de devenir conseiller de diverses personnalités politiques qui le mèneront tout droit vers la législature.

Johnny Araya, le candidat adoubé par la présidente

En face de lui, le maire de San José et candidat du Parti de la libération nationale (PLN), Johnny Araya. La politique n’est pas étrangère à cet homme de 57 ans puisqu’il est le neveu de Luis Alberto Monge, qui a été président du Costa Rica entre 1982 et 1986.

Ingénieur agronome pendant plusieurs années, il a commencé sa carrière en entrant au conseil municipal de San José en 1982. Il deviendra maire de la capitale en 1998 et 2001, poste qu’il occupe de nouveau depuis 2003. Johnny Araya est également actif sur la scène internationale et a été, entre autres, vice-président de l’Union des capitales ibéro-américaines.

Johnny Araya a été désigné le 31 janvier 2013 pour se présenter à la succession de la présidente sortante, également membre du PLN, Laura Chinchilla.

Sanchez Ceren s’accroche au pouvoir du Salvador

La situation est inversée au Salvador ou le parti de gauche sortant devra défier le représentant du parti de droite, ARENA, l’Alliance républicaine nationaliste. Un duel délicat pour l’actuel vice-président de gauche, Sanchez Ceren, qui se confrontera à l’ancien maire de la capitale, San Salvador, Norman Quijano.

Ancien instituteur, Sanchez Ceren est vice-président du Salvador depuis les dernières élections de 2009. Neuvième d’une famille de douze enfants, né dans une famille très modeste, Sanchez Ceren cultive rapidement des convictions communistes et décide de consacrer sa vie à la lutte contre la mondialisation et à la redistribution des richesses. Une lutte qu’il mènera au sein de diverses organisations et autres mouvements de guérillas luttant contre ce qu’il qualifie de « dictature de droite pro-américaine ».

En 2009, l’élection présidentielle marque un tournant dans la vie politique du Salvador puisqu’un président de gauche est élu pour la première fois dans l’histoire du pays. Nommé ministre de l’Education et vice-président, il travaille au rapprochement de son pays avec le Venezuela d’Hugo Chavez.

Selon les récents sondages, Sanchez Ceren tiendrait une avance de quatre à six points sur son adversaire, Norman Quijano. La lutte s’annonce néanmoins difficile.

Norman Quijano, ancien maire de San Salvador

Maire de San Salvador entre mai 2009 et août 2013, Norman Quijano fait campagne sous la bannière de l’Alliance républicaine nationaliste.

Dentiste de formation, Norman Quijano entre en politique en 1989 en devenant directeur de l’action sociale de la ville de San Salvador. Un poste qui lui a permis par la suite de briguer un siège à l’Assemblée nationale durant plusieurs mandats.

A la tête de la capitale, Norman Quijano a été accusé de malversations et a fait l’objet d’une enquête officielle. Cependant, durant son mandat de maire, Norman Quijano est également parvenu à redresser les finances de la commune, passant d’un déficit de 32 millions de dollars à un excédent de près de 4 millions de dollars en 2011.

Officiellement nommé candidat le 20 août 2012, Norman Quijano a quitté ses fonctions à la mairie de San Salvador le 15 août 2013.

Equilibre des forces en Amérique centrale

Bien que ces deux scrutins appelleront sans doute un second tour, les élections costaricaine et salvadorienne représentent toutes les deux un enjeu de taille au niveau régional.

En effet, si la gauche emportait les élections de ces deux pays, l’équilibre serait parfaitement établi en Amérique centrale actuellement dominée de peu par la droite, notamment grâce aux gouvernements du Panama, du Honduras et du Guatemala.

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