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Detroit, ville en faillite, souhaite accueillir 50 000 immigrés d’ici 2019

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Quelques jours après l’annonce d’un nouveau plan de sauvetage de 370 millions de dollars, Rick Snyder, le gouverneur républicain de l’Etat du Michigan, a dévoilé son projet basé sur l’immigration pour sauver Detroit : attirer 50 000 immigrés d’ici 2019, comme le rapporte un article publié par Courrier International.

Detroit: « une ville ouverte sur le monde »

« Nous nous penchons aujourd’hui sur l’avenir de Detroit, sur la création d’emplois dans cette ville. La proposition qui s’appuie sur l’immigration envoie un message clair:  » Detroit est ouverte sur le monde  » », a déclaré Rick Snyder lors d’une conférence avec le maire de Detroit, Mike Duggan, ainsi que plusieurs membres du conseil municipal. Le programme de visas du gouverneur s’adresse aux diplômés de l’enseignement supérieur et aux « personnes particulièrement talentueuses dans les domaines de la science, de l’art ou des affaires » a précisé le gouverneur

Les étudiants, cibles privilégiées du programme

La mise en place de ces visas permettrait aux résidents étrangers intéressés par le projet d’entrer sur le territoire américain sans avoir reçu d’offre d’emploi au préalable: « Nous allons demander au gouvernement fédéral de modifier les règlements des immigrants hautement qualifiés de l’Etat », a fait également savoir Rick Snyder. 

Ce programme vise aussi bien les personnes voulant entrer aux Etats-Unis, que celles déjà sur le territoire américain. Rick Snyder a d’ailleurs attiré l’attention de plus de 25 000 étudiants étrangers du Michigan, évoquant le problème de la « fuite des cerveaux » des derniers diplômés.  « Où ailleurs qu’aux Etats-Unis, pourriez-vous trouver une maison  pour le prix que vous allez trouver ici? C’est une bonne affaire », a déclaré le gouverneur.

Critiques

Jugé créatif, le projet s’est cependant heurté à certaines critiques. Les détracteurs de Rick Snyder lui reprochent en effet de rejeter les immigrés qui n’ont pas atteint des niveaux élevés d’études supérieures. Pour eux, même si ce projet n’a pas pour but de retirer le travail aux demandeurs d’emplois originaires de la région, il rend les immigrants « plus commercialisables que les résidents actuels instruits », estime par exemple le révérend Horace Sheffield III, directeur de l’Association des organisations de Detroit noir.

Detroit, ville-fantôme

Berceau de l’industrie automobile américaine, la  « motor city » a été la première grande ville américaine à demander une mise en faillite, le 18 juillet dernier. Devant l’ampleur de la dette d’environ 18,5 milliards de dollars,  la justice américaine a officiellement autorisé la ville à se placer en faillite le 3 décembre dernier.

Depuis, la ville s’est vidée de ses habitants : quelque 710. 000  personnes habitent encore dans la ville désertée, contre 1,8 million en 1950. 

Appel aux écrivains du monde entier 

Ce n’est pas la première initiative imaginée pour repeupler et relancer l’activité économique de la ville. A la fin du mois de décembre dernier, l’association littéraire « Write a House » avait appelé les écrivains des quatre coins du monde à venir s’installer dans les maisons abandonnées de la capitale de l’automobile.

L’association américaine, fondée en 2012 par le romancier Toby Barlow, a donc procédé à l’achat de plusieurs maisons, effectué des travaux pour pouvoir ensuite proposer aux auteurs intéressés de venir s’y installer pour qu’ils écrivent sur cette ville en perdition.  

Les fondateurs du projet espèrent que ce programme interpelle la presse, les romanciers ou poètes qui accepteraient d’emménager dans ces résidences pour une durée d’au moins deux ans. La période de candidature ne s’ouvrira qu’au printemps mais les organisateurs auraient déjà reçu de nombreuses lettres d’écrivains à la recherche d’inspiration.

 

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