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Face à la fronde sociale, Nicolas Maduro lance un dialogue national

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Face à l’ampleur de la crise sociale qui secoue actuellement le Venezuela, le président Nicolas Maduro a annoncé, dimanche 23 février, qu’il allait mettre en place un dialogue national: « Il s’agit d’une conférence nationale de paix que je vais lancer mercredi prochain avec tous les courants sociaux, politiques, corporatistes, religieux », a précisé le chef d’Etat, dans le but d’apaiser les tensions.

Nicolas Maduro a également souligné la tenue de réunions préalables avec les gouverneurs de région, dont des figures de l’opposition, notamment Henrique Capriles, ancien candidat à l’élection présidentielle, l’un des chefs de file de l’opposition.

Insécurité, pénuries, censure…

Depuis deux semaines, le Venezuela est le théâtre de manifestations massives:  dix personnes ont déjà perdu la vie et des centaines d’autres ont été blessées. 

Cette vague de contestation a éclaté le 4 février dans la ville de San Cristobal, dans l’État de Táchira, dans l’Ouest du pays, après la  tentative de viol d’une étudiante sur un campus. Des centaines d’étudiants s’étaient alors mobilisés pour dénoncer l’insécurité et la criminalité, problèmes endémiques au Venezuela. « Comme tous pays d’Amérique latine, la violence est un phénomène ancien au Venezuela, beaucoup plus important qu’en France. Nous avons pu observer depuis au moins une dizaine d’années une augmentation importante de la violence, notamment des taux d’homicides. Cette augmentation s’accélère depuis 2005, et particulièrement depuis deux ans » explique David Weinberger, le chercheur à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ).

Le mouvement contestataire s’est ensuite propagé à d’autres villes du Venezuela, et les revendications ont dérivé sur le coût élevé de la vie, les pénuries récurrentes qui paralysent le pays, mais aussi dénoncer la politique de fermeté du gouvernement basé sur un répression policière et la censure des médias.

La « programmation de guerre » de CNN

Nicolas Maduro a accusé les journalistes de la télévision américaine CNN de diffuser des images pour montrer que le pays se trouve en état de « guerre civile » avant de leur retirer leurs accréditations.

« Ils veulent montrer au monde que le Venezuela est en état de guerre civile alors qu’ici les gens travaillent ! Il faut cesser cette propagande de guerre », a-t-il déclaré jeudi 20 février.

Une semaine plus tôt, le gouvernement avait déjà interdit la chaine colombienne NTN24 pour avoir nourri « l’anxiété » de la population en diffusant les violences qui avaient éclaté après une manifestation d’étudiants.

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