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Fondation Abbé Pierre: les 10 chiffres du mal-logement en 2014

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La Fondation Abbé Pierre a publié vendredi 31 janvier son rapport annuel sur le mal-logement. La fondation rappelle que les problèmes de logement s’expriment sous de multiples formes et à des degrés divers : absence de domicile, mauvaises conditions d’habitat, difficultés pour se maintenir dans son logement… Retour, en dix chiffres, sur l’état actuel du mal-logement en France.

3,5 millions de personnes sont non ou très mal logées en France. Un chiffre en légère baisse par rapport à 2013. Ce chiffre regroupe les personnes privées de domicile personnel, celles vivant dans des conditions de logement très difficiles et les gens du voyage qui ne peuvent accéder à une place dans les aires d’accueil aménagées pour eux.

Près de 694 000 personnes sont privées de domicile personnel : ce chiffre regroupe les SDF, les personnes vivant à l’hôtel ou dans des habitats de fortune et les personnes habitant chez des tiers.

Parmi elles, 141 500 de personnes sont sans domicile fixe. Une personne est considérée comme sans domicile si elle a passé la nuit précédant l’enquête dans un lieu non prévu pour l’habitation ou dans un service d’hébergement. En douze ans, ce chiffre a augmenté de 44%. Parmi elles, 81 000 adultes accompagnés de 33 000 enfants ont utilisé au moins une fois les services d’hébergement ou de restauration dans les villes de plus de 20 000 habitants.

85 000 personnes n’ayant pas de logement résident dans des « habitations de fortune » (constructions provisoires, mobil-home, cabanes…), sans possibilité de mobilité.

38 000 personnes sans logement personnel ont comme résidence principale une chambre d’hôtel. Le plus souvent, ces personnes vivent dans des conditions très difficiles, n’ayant parfois pas accès à des sanitaires ou à des installations permettant de faire la cuisine.

411 000 personnes n’ayant pas de logement personnel sont contraintes de vivre chez des tiers. La plupart de ces personnes vivent chez des ménages n’ayant pas de lien de parenté avec elles. La Fondation Abbé Pierre y ajoute les enfants adultes (plus de 25 ans) contraints de revenir chez leurs parents ou leurs grands-parents faute de pouvoir accéder à l’autonomie résidentielle, et les personnes âgées de 60 ans ou plus hébergées chez un tiers suite à une rupture familiale, un deuil, des difficultés financières ou de santé.

Plus de 52 000 personnes considérées comme des gens du voyage ne peuvent accéder à une place dans les aires d’accueil aménagées pour eux. Sur les 37 500 places en aires d’accueil aménagées qui doivent être financées par les communes, plus de 13 000 places n’ont pas été réalisées fin 2012.

Le mal-logement renvoie aussi aux mauvaises conditions d’habitat. Près de 2,8 millions de personnes vivent dans des logements inconfortables ou surpeuplés. Les immeubles insalubres, menaçant de tomber en ruine, manquant d’installation de chauffage, d’isolation, d’électricité ou d’équipements sanitaire et de cuisines sont considérés comme des logements « privés de confort ».

Le surpeuplement renvoie aux logements pour lesquels il manque au moins deux pièces par rapport aux normes de « peuplement normal » (une pièce pour le ménage, une pièce pour chaque couple, une pièce pour les célibataires de 19 ans et plus, une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou ont moins de 7 ans, sinon une pièce par enfant). Près de 300 000 personnes cumulent logement inconfortable et surpeuplé.

Environ 1,25 million de personnes sont des locataires en impayés de loyer. Ce chiffre, qui date de 2006, ne prend donc pas en compte la crise survenue en 2008, qui peut faire craindre d’une augmentation du nombre de locataires fragilisés par la hausse des prix du logement.

Enfin, 91 180 ménages sont sans droit ni titre dans leur logement, suite à une décision de justice d’expulsion et 1,7 million de ménages ont fait une demande de logement social au 1er septembre 2013.

« Au vu de ces chiffres, la Fondation Abbé Pierre estime que le total de 8 millions de mal-logés et de fragiles est un minimum », note la fondation dans son rapport. « Et que ce sont sans doute plus de 10 millions de personnes qui subissent en réalité les conséquences de la crise du logement aujourd’hui (production de logements insuffisante et inaccessible aux plus modestes, flambée des coûts du logement et des charges, blocage de la mobilité résidentielle…) », conclut-elle.

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