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Histoire de l’évolution de l’inflation en zone euro

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Par Sylvain Fontan de [image:2,s]

 

 

 

 

Depuis 1991, six étapes sont à distinguer concernant l’inflation de la zone euro

1) A partir de 1991, le Traité de Maastricht acte la volonté de certains pays membres de l’Union Européenne d’être prétendants à l’Union Economique et Monétaire (UEM) dont la finalité pratique est l’abandon de la souveraineté monétaire et le partage d’une monnaie commune : l’euro. Pour ce faire, ces pays doivent respecter des critères de convergence concernant la stabilité des prix, les finances publiques, le taux de change et les taux d’intérêts.

Dès lors, les pays laxistes à forte inflation effectuent les efforts nécessaires pour s’aligner sur les « bons élèves » (notamment l’Allemagne) en matière d’inflation. Ainsi, l’inflation moyenne passe de +4% à +1% par an entre 1992 et 1999.

2) A partir du 1er janvier 1999, l’euro est officiellement créé. La BCE (Banque Centrale Européenne) est l’institution en charge de piloter cette monnaie et son objectif est de maintenir une inflation « proche mais inférieure » à +2% par an. A cette date, la BCE hérite d’une situation très saine du fait des efforts passés pour stabiliser les prix dans l’ensemble des pays prétendants.

3) Puis, l’inflation et la croissance économique s’accélèrent fortement lorsque la rigidité des critères de convergence cesse. En effet, les pays ne sont plus incités à conserver des niveaux d’inflation bas. De plus, le coût du crédit dans les pays du Sud de l’Europe tend à diminuer significativement avec l’adoption de la monnaie commune car ils bénéficient notamment de l’assurance implicite des pays plus vertueux de la zone euro.

Ainsi, il devient très facile pour les agents économiques (ménages et entreprises) de ces pays de s’endetter, les banques octroient des crédits facilement sans être trop regardantes sur la viabilité des projets, et l’activité économique est stimulée.

Par conséquent, l’accroissement des crédits stimule la hausse des prix dans ces pays, ce qui entraine la réapparition des disparités d’inflation au sein de la zone euro et fait augmenter la moyenne. De plus, ce phénomène vient s’ajouter à la hausse des prix observée dans l’ensemble des pays de la zone euro avec le lancement de l’euro fiduciaire (c’est-à-dire l’euro « physique » avec les pièces et es billets) le 1er janvier 2002. Toutefois, la Banque Centrale Européenne, via notamment sa politique de taux d’intérêts, réajuste l’inflation de la zone qui oscille autour de sa cible de 2% jusqu’en 2007.

4) En 2008, l’inflation accélère fortement avec la flambée des matières premières (notamment énergétiques et alimentaires) qui amène l’évolution des prix à 4%.

5) En 2009, la rechute est brutale avec la récession issue de l’éclatement de la crise globale et l’effondrement généralisé des matières premières. les prix deviennent même brièvement négatifs, avant d’augmenter de nouveau sous l’impulsion des injections de liquidités (BCE et gouvernements nationaux).

6) A partir de 2011, les prix décélèrent de nouveau. En revanche, cette fois ce sont les économies dites « périphériques » (notamment : Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Irlande) qui diminuent la moyenne car ces dernières ajustent leur compétitivité via les prix et les salaires car elles ne peuvent plus le faire au travers d’une dévaluation monétaire traditionnelle comme c’était encore le cas avant l’introduction de l’euro.

Néanmoins, la zone euro est potentiellement rentrée dans un processus dangereux car il peu initier un mécanisme déflationniste (baisse des prix) qui peut mener au blocage de l’économie et contaminer l’ensemble des autres pays de la zone euro.

Citation

Sylvain Fontan, “Histoire de l’évolution de l’inflation en zone euro”, analyse publiée sur «leconomiste.eu»

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