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La progression du FN à gauche: un échec pour la gauche, un défi pour la droite

28.02.2014 par La Rédaction

Longtemps, le vote FN – au-delà du noyau dur de l’extrême droite française – a été analysé comme majoritairement issu des rangs de la droite, de cette droite de la droite, conservatrice voire réactionnaire, autoritaire, nationaliste et volontiers xénophobe. Depuis le passage de flambeau de Jean-Marie à Marine Le Pen, un phénomène s’est accentué : la progression du FN, lors des élections partielles comme dans nombre d’enquêtes – tel ce sondage CSA pour JOL Press sur les municipales à Saint-Quentin -, tient, pour l’essentiel, à un vote FN de gauche, au ralliement d’électeurs précédemment socialistes voire communistes.

Si les scrutins à venir, municipales en mars et européennes en mai, devaient mettre en lumière l’accentuation de ce phénomène, c’est tout le clivage traditionnel droite-gauche, l’alpha et l’oméga de la vie politique française, qui s’en trouverait remis en cause.

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(Crédit : shutterstock.com)

« Il y a l’électorat de Le Pen, dont une part vient de la gauche et devrait se retrouver du côté du progrès, de l’égalité, du changement, de l’effort partagé, de la justice, parce qu’il est contre les privilèges, contre la mondialisation financière, contre une Europe défaillante » 

Ces propos datent du 24 avril 2012, ils ont été prononcés par François Hollande, alors candidat socialiste à l’élection présidentielle, tout juste qualifié pour le 2nd tour.

« A moi de les convaincre que c’est la gauche qui les défend », avait-il conclu.

De tous les échecs des deux premières années du quinquennat Hollande, ce pourrait être un des plus préoccupants, un des plus préoccupants car il pourrait présager d’un bouleversement considérable et durable du jeu politique national.

En finir avec le déni

Ni les sondages récurrents, ni les élections partielles – législatives et cantonales  – qui ont démontré, quasi systématiquement, la progression du vote FN et, surtout, l’émergence d’un nouvel électorat FN, n’auront suffi… A gauche, on rejette ce constat tel une hérésie : comment un électeur ayant soutenu, partagé les idées, les valeurs dites de gauche, socialistes ou, pire – pour ainsi dire -, communistes, pourrait-il succomber à la « tentation de Marine » et choisir un bulletin siglé de la flamme bleu-blanc-rouge ?

Les raisons fondamentales sont connues – et étaient prévisibles, ne serait-ce que pour des raisons historiques – et elles tiennent, avant tout, en un mot, la crise ou plutôt les crises – crise financière, crise économique, crise morale et, aujourd’hui, crise politique. Ces crises, celles-là, comme celles des années 30 – comparaison historique souvent galvaudée, mais probablement la seule possible – inquiètent, affaiblissent, détruisent les plus faibles, les plus modestes, les plus exposés. Et c’est donc tout un électorat populaire, ouvrier, paysan, qui perd ses repères et bascule dans le vote radical, l’aventure.  

A jouer avec le feu…

L’argument selon lequel François Hollande aurait intérêt, comme François Mitterrand dans les années 80, à faire grimper le FN pour affaiblir l’opposition de droite modérée et que, mieux encore, seul un duel avec Marine Le Pen en 2017 pourrait lui permettre d’envisager un second mandat, est désormais tombé. Si le FN, dans le sud de la France, a capté de longue date une large part de l’électorat de droite, c’est bien à gauche qu’il a désormais, partout, les plus fortes marges de progression. Et si cet électorat bascule dans le vote frontiste, c’est bien en raison des insuffisances de la gauche à apporter des solutions adéquates à ses difficultés, à défaut même de le faire rêver. François Hollande avait promis que « lui, président », ce serait « le changement, maintenant », il paie le prix de ses reniements – peu importe que ceux-ci soient justifiés par le contexte ou imposés par Bruxelles, le FMI et les marchés…

Mais François Hollande et les socialistes ne portent pas, seuls, la responsabilité de cette poussée du Front National et de la séduction qu’il opère à gauche.

Une gauche déboussolée…

Historiquement, la gauche a toujours eu ses contestataires, des contestataires communistes, orthodoxes ou trotskistes, à la gauche de la gauche. Jean-Luc Mélenchon a bien tenté de recréer une alternative aux « sociaux-traîtres » hollandais sur les cendres de feu le Parti communiste, il a échoué ou, en tout cas, n’a pas suffisamment réussi pour retenir à gauche l’essentiel des déçus du hollandisme. Sa part de responsabilité dans la montée de Marine Le Pen n’est pas négligeable.

Une poussée de la gauche de la gauche ne constituerait sans doute pas une perspective beaucoup plus appétissante pour François Hollande, même s’il pourrait plus facilement, en apparence, lui donner des gages et tenter de l’amadouer pour l’étouffer, le moment venu, comme, déjà, François Mitterrand avait agi avec  le PCF.

Le vide à droite…

Mais, la responsabilité la plus forte – parce que double – est sans doute à chercher du côté de l’opposition de droite, à l’UMP en particulier. Non seulement une partie de son électorat se laisse charmée par les sirènes frontistes, mais, en plus, elle ne parvient pas à capter les électeurs de gauche égarés.

Un président socialiste maitrisant mal son « tournant » et fortement impopulaire après deux années de mandat, c’est précisément le scénario des municipales de 1983. A l’époque, le PS et le PCF ont connu une véritable déroute, laissant sur le tapis quantité de sortants, bien élu au scrutin précédent de 1977. A l’époque, l’opposition, bien que divisée entre le RPR et l’UDF, avait un chef naturel, Jacques Chirac, et paraissait prête, à tout instant, à accéder au pouvoir, avec des hommes expérimentés et un programme.

En 2014, d’ici un mois, il n’y aura pas de berezina pour l’armée d’Hollande. La défaite sera lourde pour le PS et ses alliés, à l’heure du bilan national. Faute d’un leadership au niveau national, faute d’une stratégie adaptée pour répondre au désarroi des couches populaires, l’UMP et l’UDI n’en profiteront pas, pas autant que les vétérans de 1983 pourraient l’espérer. Pour un nombre croissant d’électeurs, déçus du Hollandisme, l’alternative est désormais incarnée par une Marine Le Pen, au discours affiné – même si incohérent – plutôt que par l’alternative « naturelle » qu’aurait dû incarner la droite modérée.

Le problème est plus qu’un problème de positionnement, c’est une question d’idées et d’hommes et de femmes pour l’incarner. Rien n’indique que la solution consiste à courir après le FN, bien au contraire. Ce que réclament, avant tout, ces électeurs égarés, c’est un leadership, une direction – un leadership, une direction qui puisse les convaincre à nouveau que leurs intérêts sont au coeur des politiques proposées et conduites.

Combattre le Front national et les extrêmes est donc, à la fois, l’affaire de la gauche modérée et de la droite modérée. Leurs responsabilités semblent ainsi collectivement engagées, si elles ne souhaitent pas, l’une comme l’autre, être réduites au rôle de troisième force, alternativement chargées de monter au front face au Front. 

La Rédaction


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