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Le film «L’été de Prijedor» fait le tour d »Europe

« L’été de Prijedor 92 » un documentaire-fiction fait courir des cinéphiles dans les salles obscures de toute Europe, surtout ceux qui souhaitent comprendre la gravité du conflit yougoslave et voir des facettes d’une extermination, longtemps planifié parmi des extrémistes serbes, en Bosnie-Herzégovine.

Le réalisateur du film, Enes Hotic, nous livre quelques explications supplémentaires :

Comment avez vous eu l’idée du film?

Enes Hotic : Je voulais montrer une société multiculturelle dont les origines ne sont pas si différentes et éloignés, comme certains les présentent. Et au même moment témoigner et exprimer la vérité sur les incroyables crimes infligés aux Bosniaques et Croates, de la région. De l’autre coté mon équipe et moi avons voulu consoler et soutenir des populations qui ont été marginalisés, malgré eux. Le peuple qui ne connaît pas son passé peut craindre la pire répétition de celui-ci!

Des citoyens de Prijedor ont tellement souffert que personne n’a droit à l’oubli. Prijedor est Srebrenica avant le génocide qui a étonne le monde entier : plus de 53 000 de habitants non serbes ont été obligés de partir en exil, quitter leurs maisons et tout laisser aux occupants. Autour de 31 000 de Bosniaques et Croates ont séjourné dans des camps serbes d’extermination. Plus de 3 000 furent tués, dont 102 enfants et 256 femmes.

A Prijedor a resurgi la terrible histoire des Juifs de Deuxième guerre mondiale : en 1992, le Comité de crise de la Mairie, tombée dans les mains d’extrémistes a ordonné au habitants non serbes, de porter sur le manches des rubains blancs à chaque sortie publique! Et ces jours-ci nous avons découvert le secret bien gardé de la fausse commune de Tomasnica : des restes de milliers de civils innocents assassinés deux décennies auparavant.

Le but de ce film est de les sortir de l’oubli ainsi que les crimes commis sur toute la municipalité de Prijedor.Il est aussi la véritable prévention aux générations futures que Prijedor, Srebrenica, Foca, Vukovar ou Sarajevo, ne doivent plus arriver à personne. Le génocide et des crimes ne doivent pas se répéter dans aucune société contemporaine!

Comme la B-H ne finance pas son cinéma, comment avez vous réalisé ce projet?

Enes Hotic : Nous avons eu des difficultés qui nous paraissaient insurmontables. Toute l’équipe a travaillé gratuitement. L’état nous a complètement ignoré mais grâce aux particuliers, ceux de la diaspora, bien conscients que peuvent améliorer des intérêts de toute la société, nous avons pu le tourner. Certaines institutions nous ont soutenus et ils ont toute notre gratitude et reconnaissance. Affirmer des valeurs universelles Vous avez présenté le film en Suède ou séjourne toujours la plupart de civils exilés en 1992, qui n’ont jamais récupérés leurs biens ni trouvés des tombes de leurs proches.

Quelles étaient leurs réactions?

Enes Hotic En Suède, plus exactement à Malmö, deuxième ville du pays, le film fut projeté au plus grand complexe « Aréna Malmö ». Personne ne bougeait, seulement des pleurs et des soupirs on envahi la salle, pendant longtemps. Nous n’étions pas applaudis, tout le monde a été sous le choc ou ébahi. 

Êtes- vous le metteur en scène professionnel?

Enes Hotic Non, je suis économiste diplômé qui fait le cinéma documentaire, depuis plus de dix ans. Je monte seul mes films. A cette façon je participe à l’affirmation des valeurs humaines- universelles. Cela est importent à notre si dure époque, qui n’arrive pas sortir de crise. 

Planifiez-vous la présentation du film à Prijedor?

Enes Hotic Des projections internationales et nationales ont eu lieu à l’invitation des villes, centres culturels ou certaines organisations humanitaires et autres. Nous souhaitons tant de montrer le film au habitants de notre ville, dont des autorités refusent l’existence des crimes, internationalement reconnus depuis la fin de guerre. Cela ne dépend pas de nous. Nous osons espérer qu’un jour la projection sera possible. 

Vos témoins ont ils été fiers d’avoir pu s’exprimer devant la caméra?

Enes Hotic Personne n’a hésité et aucun de nombreux témoins ne s’est pas rétracté. Ils remercient à dieu d’être là et pouvoir s’exprimer sur les terribles événements qui se sont déroulés dans la région, entre 1992 et 1995. Ils ont partagé leurs douloureuses expériences avec nous et fait leurs devoirs humains. La vérité est enfin connue et montré à tous. 

Quels sont vos projets filmiques?

Enes Hotic Nous élaborons déjà un projet documentaire sur la vie des Bosniaques de Sandzak. Nous voulons montrer leur culture, coutumes et la façon de vivre. Mais aussi des problématiques propres à cette région situé au sud de la Serbie.

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