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Le jour où les Jeux olympiques d’hiver ont été enfin reconnus

08.02.2014 par La Rédaction
Le jour où les Jeux olympiques d’hiver ont été enfin reconnus

Il aura fallu attendre trente ans après l’annonce du rétablissement des Jeux olympiques par Pierre de Coubertin en 1894 pour que les Jeux d’hiver soient officiellement reconnus comme tels, indépendants des Jeux d’été, après le succès des premiers jeux à Chamonix en 1924… Extraits du livre « De Chamonix à Sotchi, un siècle d’olympisme en hiver », par Eric Monnin (éditions Désiris, novembre 2013).

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Extraits de De Chamonix à Sotchi, un siècle d’olympisme en hiver de Eric Monnin (éditions Désiris, novembre 2013) :

« Le 23 juin 1894, lors du congrès de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA), Pierre de Coubertin, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, proclame le rétablissement des Jeux olympiques de l’ère moderne. À cette occasion, devant la popularité des sports de glace, le congrès adopte le patinage comme épreuve olympique.

Concernant le ski, il faut attendre les Jeux de Chamonix en 1924. Deux ans plus tard, les premiers Jeux olympiques se déroulent à Athènes du 6 au 15 avril 1896. Deux cent quatre-vingts athlètes prennent part aux épreuves. Suite aux décisions du congrès deux ans auparavant, le patinage doit figurer parmi les disciplines au programme des Jeux. Mais il n’en est rien, faute de pouvoir disposer d’une patinoire artificielle ou de bassins glacés. Il eût peut-être été plus judicieux d’organiser ces épreuves séparément.

D’autres initiatives sont tentées pour inclure les sports de glace dans les Jeux mais toujours avec beaucoup de difficultés. En 1908, aux IVes Jeux olympiques de Londres, organisés du 27 avril au 21 octobre, le patinage fait son entrée comme discipline olympique. Trois types d’épreuves sont organisés : hommes, femmes et couple. Aucun Français ne participe à ces épreuves où l’on constate la suprématie des Suédois, et plus spécialement du fameux Ulrich Salchow, des Allemands et des Anglais pour les épreuves individuelles femmes et en couple.

Dans ses Mémoires olympiques, le Baron Pierre de Coubertin revient sur ces Jeux de Londres qui lui apparaissent peu satisfaisants par leur découpage. Ils se déroulent en deux parties : jeux d’été et jeux d’automne. Le patinage figure dans ces derniers. Selon lui, « ce n’était pas une heureuse solution, mais les préjugés régnant sur l’Angleterre concernant les saisons sportives l’avaient rendue nécessaire ». Aux Jeux suivants, qui ont lieu du 5 au 22 juillet 1912 à Stockholm, en Suède, le patinage artistique est annulé. Les Scandinaves ne veulent à aucun prix organiser des Jeux d’hiver. Les Norvégiens et les Suédois craignent fortement la concurrence de ces jeux avec ceux qu’ils organisent depuis 1900, appelés Jeux du Nord. Certains suggèrent même de les appeler Jeux d’hiver en leur donnant un numéro comme les Jeux olympiques.

Pierre de Coubertin, dans ses Mémoires olympiques, souligne les difficultés rencontrées par ces Jeux d’hiver. Londres, qui possède un « palais de glace », a pu organiser en 1908 des épreuves satisfaisantes. Mais en 1912, la ville de Stockholm a saisi avec empressement l’argument qu’elle ne possède aucune infrastructure pour organiser des épreuves de patinage. Ainsi, les Scandinaves ont échappé à la fin des Jeux du Nord. Néanmoins, il apparaît incontournable, pour Pierre de Coubertin, d’inclure les sports d’hiver dans le programme olympique car ils rassemblent un grand nombre de nations. Mais comment inclure les sports d’été avec ceux d’hiver ? Il n’est pas concevable d’exiger « des pays organisateurs des Jeux olympiques qu’ils érigent une chaîne de montagne, achetée d’occasion, ou faite sur mesure ». Pierre de Coubertin pense qu’il faut constituer une sorte de cycle d’automne relié aux Jeux d’été. « C’était évidemment l’unique solution, pleine d’inconvénients quand même. »

Lors des Jeux olympiques de 1920, organisés du 23 avril au 12 septembre à Anvers, en Belgique, le patinage, avec ses trois types d’épreuves, réapparaît, accompagné désormais du hockey sur glace. Quant à la délégation française, elle compte dans ses rangs un couple de patineurs : Simone et Charles Sabouret qui se classent septièmes de l’épreuve en couple, remportée par les Finlandais Ludowika et Walter Jacobsson. La France est également représentée en hockey sur glace par J. Chaland, P. Charpentier, H. Couttet, D. Dury, J. Gaittet, L. Quaglia et A. de Rauch. Cette équipe n’est pas médaillée, mais une majorité de ses membres sera présente aux premiers Jeux olympiques d’hiver à Chamonix, en 1924, où l’équipe sera classée cinquième ex-aequo avec les Tchécoslovaques, la médaille d’or revenant à l’équipe canadienne. Les Scandinaves sont de plus en plus agacés par ce type d’épreuves et s’opposent à toute tentative d’intégrer les sports d’hiver dans les Jeux d’été.

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Pierre de Coubertin a un souci majeur, celui d’établir l’égalité entre chaque sport. Désormais, les sports d’hiver sont aussi importants que les sports d’été. Mais les Norvégiens, les Finlandais et les Suédois ne souhaitent en aucun cas qu’une autre nation gère ces épreuves. Les Scandinaves veulent conserver leur monopole dans le cirque blanc par le biais de leurs Jeux du Nord. Par ailleurs, ils pensent que personne ne peut être aussi compétent qu’eux pour organiser ces Jeux. Lors du septième congrès de Lausanne, organisé en juin 1921, Pierre de Coubertin, en fin diplomate, met en place une rencontre entre spécialistes des Jeux d’hiver.

Finalement, au terme du congrès, on décide de ne pas créer des Jeux d’hiver, pour ne pas froisser les Scandinaves, mais d’organiser tout simplement une « semaine de sports d’hiver ». Pierre de Coubertin l’écrit clairement dans ses Mémoires olympiques : « Finalement il fut entendu que la France si elle était désignée (elle ne l’était pas encore, mais ne pouvait pas ne pas l’être) aurait le droit d’organiser en 1924 à Chamonix, une semaine de sports d’hiver, à laquelle le Comité International Olympique donnerait son patronage mais qui ne ferait pas partie des Jeux. »

Cette décision ravit de nombreux pays entourés de montagnes tels que l’Allemagne ou l’Autriche qui manifestent un grand enthousiasme pour les sports d’hiver. Pierre de Coubertin écrit alors que « les Jeux d’hiver n’en étaient pas moins fondés malgré les Scandinaves qui finissent par renoncer à leur intransigeance et comprendre qu’en face de la Suisse et du Canada notamment, ils ne pouvaient plus se réclamer du monopole de fait qu’ils avaient longtemps exercé ». Le huitième congrès, qui se déroule à Prague du 29 mai au 4 juin 1925, est en réalité un double congrès : pédagogique et technique. Les Jeux d’hiver sont mis à l’ordre du jour dans le congrès technique. Ce dernier est l’occasion de consacrer la victoire de Pierre de Coubertin sur les Scandinaves.

En effet, le Comité international olympique reconnaît alors la « Semaine internationale du sport d’hiver » comme les premiers Jeux olympiques d’hiver. Pierre de Coubertin annonce que « les Jeux d’hiver avaient victoire complète. Nos collègues Scandinaves convaincus et convertis s’étaient ralliés sans restriction. J’en étais heureux, ayant toujours souhaité voir cette annexe hivernale dûment légalisée, mais je me reproche d’avoir alors laissé pénétrer dans mes codes, sous le titre de charte des Jeux d’hiver, un texte qui pourra créer des embarras. Il eût fallu au contraire interdire tout numérotage à part et donner à ces concours le numéro de l’olympiade en cours ».

Les Jeux olympiques d’hiver sont enfin reconnus en tant que tels, au même titre que les Jeux d’été. Après ces querelles d’influence, Chamonix devient la première station de sports d’hiver à organiser cet événement planétaire. Ainsi, 1924 marque le grand début de l’ère des Jeux olympiques d’hiver. »

Extraits publiés avec l’autorisation des Editions Désiris

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Eric Monnin est maître de conférences à l’Université de Franche-Comté, docteur en sociologie, agrégé d’éducation physique et ancien judoka. Il est l’auteur de De Chamonix à Sotchi, un siècle d’olympisme en hiver, Éditions Désiris, 2013. Il a reçu en 2013 la médaille Pierre de Coubertin des mains de Jacques Rogge, président du Comité International olympique (CIO).

La Rédaction


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