Dans une lettre adressée au président François Hollande, une membre des Femen a interpellé le chef de l’Etat, et le met en garde après le report de la loi Famille. Cet avertissement intervient alors que le collectif «Ensemble pour le bien commun» vient d’exhorter le Président à supprimer les timbres à l’effigie d’Inna Shevchenko, leader du groupe féministe.
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Nouveau coup de théâtre chez les Femen. Dans une lettre ouverte récemment publiée sur le Figaro, le collectif «Ensemble pour le bien commun» appelle le président François Hollande à supprimer le timbre à l’effigie de la leader des Femen, Inna Shevchenko, révélé en juillet dernier.
Julie Graziani, la porte-parole du collectif, explique dans cette lettre qu’il « est impensable que la leader de ce mouvement violent, extrémiste, antireligieux, qui appelle maintenant au terrorisme, incarne plus longtemps d’une manière ou d’une autre la République française et ses valeurs », dans cette lettre destinée au Pape pour dénoncer « un profond malaise et de l’inquiétude grandissante de beaucoup de catholiques de France face à la promotion par votre gouvernement de ce qu’ils jugent être des atteintes majeures à la dignité humaine, et face aux attaques dont ils sont l’objet » peut-on lire.
L’appel a trouvé un certain écho sur les réseaux sociaux : un groupe baptisé « Pour le retrait du timbre Femen » a réuni plus de 3 300 internautes en l’espace de deux jours.
« Je suis la cocue du Président »
En guise de réponse, une certaine « Pauline », membre des Femen s’est dit «trahie» par François Hollande.
« Je suis la cocue du Président », écrit-elle dans sa lettre, assurant qu’elle a voté « le 6 mai 2012 pour un programme socialiste, des valeurs humanistes, des promesses d’égalité et la garantie de la laïcité ». Mais deux ans après, la jeune femme explique découvrir le vrai visage de François Hollande: « mon Président, en fait d’être socialiste, est un social-démocrate conservateur, complètement à la botte du lobby catholique », dénonce-t-elle.
« En moins de deux semaines, j’ai vu 17 000 fachos défiler en toute légalité dans Paris, 20 000 fantômes du Moyen-Âge marcher (en sabots) pour la vie (et contre les droits des femmes), des débats sur la théorie du genre d’une bêtise sans nom, et 100 000 catholiques intégristes, toujours à la queue leu leu, réclamer sans complexe le maintien de leurs privilèges et de leur supériorité sur l’autre (…) » poursuit encore l’activiste, avant de conclure: « la manif pour tous et autres moutons de la colère, crient victoire, et ils auraient bien tort de s’en priver puisqu’Hollande cède à toutes leurs exigences, punit les féministes, trahit la gauche, discrimine les lesbiennes, et autorise toutes leurs parades de haine ».
Une lettre adressée à François Hollande
Le même jour, un autre message a été publié mercredi 5 février sur la page Facebook des Femen, dans lequel le mouvement féministe fustige le report du projet de la loi sur la famille et dénonce un « gouvernement conservateur qui courbe l’échine et bafoue toutes les femmes ». « Monsieur le Président, vous avez fait un choix, celui d’insulter toutes les femmes de France, celui de céder à la pression du lobby catholique et de quelques milliers de fanatiques azimutés. Il est tant d’assumer vos actes, de faire face aux justicières FEMEN et à la révolte féministe qui se met à gronder. Non ce n’est pas un coup de vent Monsieur, mais bien une tempête qui va s’abattre sur vous » mettent en garde les militantes féministes.
Inna Tchvechenko
Semaine mouvementée, donc, pour le groupe féministe sans oublier que la leader des Femen, Inna Shevchenko a de nouveau suscité la polémique, en apparaissant vendredi 7 février, sur une photo sous la forme d’une image sainte rappelant la Vierge Marie, en s’inspirant des icônes byzantines, avec l’inscription : « l’IVG c’est sacré ».
