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Le pourvoi de Jérôme Kerviel en cassation reporté au 19 mars

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La Cour de Cassation, qui examinait ce jeudi le pourvoi de Jérôme Kerviel, se prononcera finalement le 19 mars prochain. La défense de l’ex-trader de la Société Générale a plaidé que son client ne pouvait pas être tenu comme seul responsable des pertes massives endurées par la banque en 2008.

Kerviel maintient que sa hiérarchie connaissait ses agissements

L’ancien trader avait déjà été condamné en première instance puis en appel à cinq ans de prison dont trois ferme, et à verser 4,91 milliards d’euros de dommages et intérêts, soit la totalité du préjudice. S’il reconnaît avoir une part de responsabilité dans l’immense perte subie par la banque il y a six ans, Jérôme Kerviel affirme, dans une interview accordée au journal catholique Aleteia, qu’il n’est pas coupable de ce dont il est accusé, à savoir d’avoir spéculé « sans que son employeur le sache » et qu’il n’a réalisé aucun profit personnel.

« Je maintiens ce que j’ai toujours dit : ma hiérarchie connaissait mes positions de trading au jour le jour et tout allait bien tant que mes positions faisaient gagner de l’argent à la banque », explique-t-il. « Oui, en résumé, j’ai participé à l’œuvre de la finance dans ce qu’elle a de pire, de plus malsain et de plus inavouable. Ce que nous faisions nous était présenté comme une « activité normale et utile », alors que c’était radicalement le contraire », ajoute-t-il.

La Société Générale a notamment été condamnée, par la Commission bancaire – devenue l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) – à 4 millions d’euros d’amende pour des défauts de contrôle importants.

Eva Joly critique l’instruction du dossier

Dans son combat pour prouver son innocence, l’ancien trader, qui estime être un « bouc émissaire » et un « monstre créé et recraché par la finance », a obtenu le soutien du co-président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui en mai dernier clamait l’innocence de Jérôme Kerviel. Il expliquait alors dans son blog que l’ancien trader était victime « d’une organisation toute puissante qui combine les moyens d’une banque et ceux de l’État ».

Plus récemment, la députée européenne Eva Joly a également critiqué l’instruction du dossier qui, selon elle, ne s’est basée que sur des éléments fournis par la banque, sans expertise indépendante. « Chacun doit comprendre que pour réaliser ses gains Kerviel dépassait allègrement les plafonds auxquels il avait droit en théorie. La banque n’en n’aurait rien su ? », s’interroge également la députée dans les colonnes des Inrocks.

En cas de rejet du pourvoi examiné par la Cour de Cassation – la plus haute instance judiciaire française – Jérôme Kerviel risque d’être incarcéré dans un bref délai, sans pouvoir bénéficier d’un aménagement de peine. D’autres procédures devraient cependant suivre la décision de la Cour de Cassation, notamment aux prud’hommes où une audience concernant les conditions de licenciement de l’ancien trader, contestées par le principal intéressé, est prévue le 24 mars.

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