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L’économie camerounaise étranglée par le conflit en Centrafrique

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Les voisins de la Centrafrique en crise commencent à se plaindre d’une guerre qui ne fait pas de victimes que dans les rues de Bangui. Les retombées de la crise centrafricaine se font en effet sentir jusqu’au Cameroun, pays voisin à l’ouest qui souffre d’un terrible manque à gagner économique depuis plusieurs mois.

Deux mois d’inactivité

C’est le site Africa Diligence, spécialiste des questions d’intelligence économique et stratégique en Afrique qui révèle les chiffres du conflit centrafricain au Cameroun. Depuis ces deux derniers mois, les échanges commerciaux entre les deux pays frontaliers auraient subi des pertes équivalentes à 8 milliards FCFA, soit plus de 12 millions d’euros.

Ces pertes seraient notamment dues, selon le coordinateur du Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) du Cameroun, El Hadj Oumarou, « à l’immobilisation à la frontière entre les deux pays de plus de 450 camions en provenance du Port de Douala, métropole économique du Cameroun, et en partance pour Bangui, capitale de la RCA », note ainsi Africa Diligence.

La crise sécuritaire qui fait le quotidien des Centrafricains depuis plusieurs mois est un véritable frein au transport des marchandises entre le port camerounais et toute la RCA. En effet, comme l’indique Africa Diligence, les chauffeurs de camions subissent des exactions lorsqu’ils sont en route vers Bangui.

« Nous sommes ici depuis plus de deux mois, car les informations qui proviennent de la Centrafrique ne sont pas rassurantes », explique un camionneur, dans des propos retranscris par Africa Diligence. « Malgré le retour du pouvoir aux civils, les actes de tuerie, violence et de pillage n’ayant pas cessé, nous sommes obligés de ne plus continuer ».

Des dizaines de millions de FCFA perdus chaque jour

Puisque la République centrafricaine n’a pas d’accès direct à la mer, son unique moyen de commercer par voie maritime est au port de Douala, grande métropole économique pour le Cameroun.

Situé à 1 500 km de la capitale centrafricaine, le port de Douala est lui-aussi paralysé depuis la crise centrafricaine et ses activités sont fortement réduites en raison de la crise dans le pays voisin. « Aucun transporteur ne veut et ne peut prendre le risque d’entrer en RCA », note ainsi Africa Diligence.

Par jour, et selon les estimations d’El Hadj Oumarou, le manque à gagner serait de plusieurs dizaines de millions FCFA depuis que la crise a commencé, il y a bientôt un an.

« Le Bureau de gestion du fret terrestre redoute que cette baisse de rentabilité n’affecte la solvabilité des opérateurs du transport auprès de leurs banques », note enfin Africa Diligence.

> Lu sur Africa Diligence

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