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«Les Garçons et Guillaume», «La Vie d’Adèle», grands favoris des Césars

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Si « Les Garçons et Guillaume, à table ! » est le plus nommé des films en compétition (10 fois), il ne terminera pas forcément le plus titré. Voici nos prévisions pour les prix majeurs décernés lors de cette soirée de gala.
 

« Les Garçons et Guillaume, à table ! » de Guillaume Gallienne, 10 nominations, 3 prix probables

Il est la comédie de l’année, incontestablement. Le film de Guillaume Gallienne devrait logiquement glaner trois récompenses : Meilleur acteur, Meilleure adaptation, Meilleur premier film. Une récompense juste pour le sociétaire de la Comédie française, tant la justesse de son jeu et de ses dialogues a enchanté le public et les critiques.

Points forts :

>> L’originalité de l’angle d’attaque : une recherche théâtrale et atypique de l’identité sexuelle, traitée avec humour et émotion.

>> Guillaume Gallienne, merveilleux dans le double rôle de sa mère et lui-même, qu’il alterne avec une virtuosité qui confine à la schizophrénie. Du grand art.

>> Les dialogues, réjouissants de légèreté et cocasses attaquent avec brio tous les clichés, hétéros et homos

Points faibles :

>> Un comique de répétition parfois exaspérant.

>> Le sur-jeu des acteurs lors de certaines scènes fatigue, si on ne le prend pas avec légèreté.
 

« La Vie d’Adèle », d’Abdellatif Kechiche, 8 nominations, 2 prix probables

Déjà vainqueur de deux César du meilleur film (« L’esquive », « La graine et le mulet »), le réalisateur franco-tunisien devrait récidiver cette année. Son long métrage a connu un vif succès critique et s’est admirablement bien exporté. Les César du Meilleur film et du Meilleur espoir féminin, pour la jeune Adèle Exarchopoulos, sont attendus.

Points forts :

>> L’histoire d’amour d’un grand réalisme, renforcé par le jeu naturel et juste des actrices, les gros plans sur les personnages, et le recours à la caméra à l’épaule.

>> La prestation exceptionnelle d’Adèle Exarchopoulos. Agée de 20 ans, la jeune actrice crève l’écran et porte le film grâce à sa prestation d’une grande puissance naturelle. 

Point faibles :

>> L’opposition assez facile entre la famille modeste d’Adèle et la famille bourgeoise et cultivée d’Emma.

>> La polémique sur les conditions de tournage qui a entouré le film.
 

« L’Écume des Jours », de Michel Gondry, 3 nominations, 2 prix probables

L’adaptation colorée et loufoque du chef d’œuvre de Boris Vian n’est pas le plus accessible des films nommés aux César. Mais pour sa réalisation acidulée et d’une imagination foisonnante, Michel Gondry devrait recevoir les César du Meilleur décor et des Meilleurs costumes.

Points forts :

>> La rencontre de l’univers poétique et surréaliste de Boris Vian avec celui, tout aussi coloré, de Michel Gondry. Un cocktail détonnant !

>> Le couple Duris / Tautou, parfaitement complémentaire, touchant, lyriquement mélancolique

>> Une mise en scène déjantée, des décors acidulés, sur une BO parfaitement maîtrisée. A ce titre, la scène du « biglemoi » réunit à merveille le ressort comique d’Omar Sy et les notes délicieusement jazz de Duke Ellington.

Points faibles :

>> Une réalisation (sur)chargée d’effets visuels improbables, qui dénaturent légèrement l’essence poétique de l’œuvre.

>> L’écume des jours et sans doute le roman français le plus difficile à adapter. Le film déçoit forcément les adeptes du livre…
 

Les autres prix

Le César du Meilleur réalisateur est sans doute le plus ouvert. Si les poids-lourds médiatiques Quillaume Gallienne et Abdellatif Kechiche ont une vraie chance, le jury pourrait récompenser l’audacieux Asghar Farhadi pour son drame familial, « Le Passé ».

Pour la Meilleure actrice, la surprise Sara Forestier, héroïne de « Suzanne », a des vraies chances de coiffer au poteau Sandrine Kiberlain, Bérénice Béjo ou encore Fanny Ardant.

Le César du Meilleur scénario devrait, lui, osciller entre « 9 mois ferme » et « Alceste à bicyclette ». Mais c’est la comédie d’Albert Dupontel, énorme succès populaire, qui garde une longueur d’avance.

Enfin, le Meilleur film étranger est l’autre César le plus indécis. Figurent notamment dans les nommés « Blue Jasmine » de Woody Allen, « La Grande Bellezza » de Paolo Sorrentino, le rouleau compresseur « Gravity » d’Alfonso Cuaron ou le déjanté et très apprécié « Django Unchained » de Quentin Tarantino. Le réalisateur américain, déjà lauréat d’un César d’honneur en 2011 pour l’ensemble de sa carrière, pourrait bien remporter cette récompense.

Le clin d’œil y serait sympathique, puisque Quentin Tarantino doit justement remettre à Scarlett Johansson ce même César d’honneur, lors de la cérémonie des César 2014.

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