Le déclin de la qualité du sperme, avec une baisse de près d’un tiers de la concentration en spermatozoïdes déjà constatée en France métropolitaine, est une tendance qui n’épargne pratiquement aucune région. (Crédit : Shutterstock)
La baisse de la qualité du sperme des Français est un phénomène que les scientifiques observent depuis quelques temps déjà. Ce constat a déjà été établi dans une grande étude publiée par l’Institut de veille sanitaire (InVs) en 2012.
Toutes les régions de France sont concernées
Il semblerait toutefois que toutes les régions de France ne soient pas égales face à ce phénomène et le Dr Joëlle Le Moal, auteure de cette précédente étude, revient aujourd’hui avec une analyse détaillée des zones de l’Hexagone les plus touchées par ce symptôme, dans une analyse publiée dans la revue International Reproduction.
La baisse continue de la concentration du sperme est environ d’1,9% par an et a atteint, en seize ans, un tiers, selon la comparaison établie entre une étude menée entre 1989 et 2005. Pour un homme de 35 ans, le nombre de spermatozoïdes est donc passé de 73,6 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme en 1989 à 49,9 millions par millilitre en 2005, des normes qui restent dans la moyenne de la fertilité normale selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’agriculture et les pesticides mis en cause
Cependant, dans cette nouvelle analyse, le Dr Le Moal et son équipe indiquent, cartes à l’appui, que l’évolution de cette tendance à la baisse n’est pas la même dans toutes les régions. Ainsi, et bien que ce déclin « n’épargne pratiquement aucune région », selon les termes de cette spécialiste, l’Aquitaine et le Midi-Pyrénées seraient bien les régions les plus touchées par cette baisse de concentration.
Difficile, dans un temps aussi court, de donner les raisons exactes de cette inégalité. Cette analyse révèle en effet que ces deux régions ne sont pas en haut du podium pour tout ce qui concerne la consommation de tabac, d’alcool ou encore le surpoids, des critères qui sont souvent à l’origine d’une baisse de la fertilité.
Cependant, révèle encore cette analyse, ces deux régions sont fortement agricoles. En effet, l’Aquitaine est la première région française pour l’emploi dans le secteur agricole tandis que le Midi-Pyrénées est la première région en termes de nombre d’exploitations.
« Les activités viticoles sont celles où l’on utilise le plus de pesticides proportionnellement à la surface », indique le Dr Le Moal qui évoque alors « une exposition globale ubiquitaire de l’ensemble de la population depuis les années 50 », aux perturbateurs endocriniens.