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L’ex-Femen Amina sort un livre et veut aider les femmes marginalisées

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Ancienne membre de l’organisation féministe Femen, Amina Sboui, aussi connue sur Facebook sous le nom d’Amina « Tyler » – du nom du chanteur du groupe Aerosmith, dont elle est fan – est à Paris depuis fin août, après avoir obtenu un visa d’étudiante.

Après avoir fait les gros titres de la presse tunisienne et internationale en 2013 pour avoir posté à deux reprises des photos d’elle seins nus sur Facebook, puis connu la prison avant d’être libérée, Amina s’apprête désormais à sortir un livre pour raconter son histoire.

« Mon corps m’appartient »

La jeune Tunisienne âgée de 19 ans, qui a repris cette année ses études dans un lycée parisien en classe de première où elle se prépare à passer son bac de français, publiera fin février un livre intitulé Mon corps m’appartient, écrit avec la journaliste Caroline Glorion. Le titre reprend le message que la jeune féministe avait écrit en arabe sur son torse en mars dernier – « Mon corps m’appartient et il n’est l’honneur de personne » – provoquant un véritable scandale en Tunisie.

Après sa libération, Amina avait suscité la surprise en annonçant, fin août, qu’elle quittait les Femen, cette « organisation islamophobe » dont le financement serait douteux. « Je n’ai pas apprécié l’action où les filles criaient “Amina Akbar, Femen Akbar” devant l’ambassade de Tunisie en France. […] Cela a touché beaucoup de musulmans et beaucoup de mes proches. Il faut respecter la religion de chacun », avait alors confié la jeune fille, qui se dit athée mais pas antireligion, au HuffPost Maghreb.

« Rétablir la vérité »

Dans une nouvelle interview accordée au HuffPost, Amina explique qu’elle a voulu publier un livre sur son histoire pour « rétablir la vérité » sur ce qu’elle est. « Car dans la presse tunisienne, je passe pour une folle et dans la presse étrangère pour une héroïne. Je ne suis ni l’une ni l’autre », confie-t-elle.

Si elle a choisi de parler de son enfance et de sa relation avec ses parents, c’est avant tout parce qu’elle n’a « jamais vraiment parlé aux journalistes des rapports qu’elle a pu avoir avec sa mère » par exemple, et que « beaucoup de choses ont été déformées sur ce sujet ».

Concernant les Femen, elle explique qu’elle en a parlé « surtout afin d’écarter toutes les fausses informations ». « Après, les Femen c’est fini, je l’ai déjà dit et je persiste. J’ai soutenu leur action à un certain moment mais maintenant, je ne suis plus avec elles. On reste des amies, ce n’est pas grave, mais je ne suis plus d’accord sur leur mode d’action », explique-t-elle.

« Aider les femmes marginalisées »

Amina, qui revient dans son livre sur son enfance et son adolescence rebelle, explique qu’elle était féministe « depuis toute petite ». « Sans connaître le sens du mot « féministe », je réalisais les injustices dont était victime la femme, dans la rue, dans la vie quotidienne. J’ai perçu dès mon plus jeune âge, un mépris pour la femme », indique-t-elle.

Aujourd’hui, si elle a quitté les Femen, elle n’a pourtant pas lâché son combat. Après la publication de son livre, la jeune fille explique que l’argent lui servira à ouvrir un centre d’hébergement en Tunisie pour aider à la réinsertion des femmes qui sortent de prison, des femmes marginalisées et des mères célibataires.

« Mon séjour en prison m’a beaucoup servi car j’ai pu voir toutes les difficultés auxquelles les femmes sont aussi confrontées dans leur vie quotidienne », raconte-t-elle. « Par exemple sans argent en prison, c’est très difficile de vivre correctement, si vous n’avez pas quelqu’un qui vous apporte un couffin de nourriture. […] Donc l’idée c’est d’aider ces femmes et de leur offrir un centre dès qu’elles sortent et d’assurer un soutien moral et financier ».

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